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- Lutte ouvrière n°1948
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Snecma-Groupe Safran – Corbeil (91) : La Snecma organise le dumping social
Les salariés de Quaker et Altead, deux entreprises de graissage intervenant sur le site de la Snecma Corbeil, sont en grève depuis le22 novembre.
La Snecma, principale responsable, a négocié leur contrat avec une autre entreprise, Cegelec, en se désintéressant des conditions qui seront faites aux salariés repris. Les dirigeants de la filiale Cegelec qui reprennent les chantiers sont des «marchands» de salariés. Ils font leurs profits uniquement en rabaissant sans cesse les salaires et les conditions de travail. Aujourd'hui, ils refusent même d'appliquer l'article L.122-12 du code du travail qui prévoit la reprise de l'ensemble des salariés lors d'un changement de propriétaire. C'est pourtant ce qui s'est toujours fait sur ce type de contrat à la Snecma.
Pour les salariés concernés, du moins pour une grande partie d'entre eux, cela veut dire aller pointer à l'ANPE dès le mois de janvier prochain puisque Cegelec s'est engagé à ne reprendre que 4à 6salariés d'Altead sur 17 dont 3 intérimaires. Et les salaires proposés sont voisins du smic, faisant ainsi perdre à nos camarades de ces deux entreprises entre 400 et 500 euros mensuels!
Pire encore, ces «marchands», véritables négriers des temps modernes, veulent faire travailler les salariés de ces entreprises extérieures en 3 x 8, samedi et dimanche, là où le travail en équipes de jour, avec quelques aménagements ponctuels, suffit depuis toujours!
Depuis des années, les contrats successifs sont revus avec des salaires en baisse et des conditions de travail dégradées. À chaque renouvellement, les salariés voient leurs maigres avantages rognés un peu plus. Et cette fois-ci, pour plus de la moitié d'entre eux, c'est même l'emploi qui serait supprimé. La logique patronale du dumping social n'a pas de limite. Avec le soutien des salariés de la Snecma, les salariés de Quaker et Altead refusent cette logique. Ils exigent le réemploi de la totalité des ouvriers des deux entreprises, le maintien de leur ancienneté. Enfin, ils réaffirment leur refus des deux mois de stage que veut leur imposer leur nouvel employeur.
Si les patrons repreneurs des entreprises extérieures sont des margoulins qui s'engraissent aux dépens des ouvriers, les véritables responsables de cette situation sont les dirigeants de la Snecma, qui savent tout cela et qui cautionnent et organisent de tels agissements.