François Chérèque a accusé le Parti Socialiste de mentir quand il s'engage à abroger la loi Fillon sur les retraites, s'il revient au pouvoir en 2007. Selon le secrétaire général de la CFDT, il ne s'agit nullement de revenir aux 37,5 années de cotisation, mais de faire une nouvelle loi sur la base des 40 ans de cotisation. «Les 40 ans de cotisation, a-t-il dit, c'est l'élément central de cette loi. Le reste, ce sont des paramètres pour financer ces 40 ans de cotisation.» Prenons acte. Le secrétaire de la CFDT n'a sûrement par tort de reprocher au PS de ne pas dire la vérité, ne serait-ce que par omission.

Cela ne veut pas dire que la direction de la CFDT veut, elle, revenir à 37,5 annuités de cotisations. D'ailleurs quand Balladur en 1993 a imposé de cotiser 40 ans aux salariés du secteur privé, Nicole Notat était pour. Quand en 1995 Juppé n'a pas réussi à imposer la même mesure aux salariés du public, elle a été solidaire du gouvernement, pas des grévistes. Quand en 2003 Raffarin a réussi à l'imposer, c'est lui que François Chérèque a appuyé, s'empressant de donner sa signature au gouvernement, pas les grévistes qui s'opposaient à la loi Fillon. Aujourd'hui, il indique au PS comment tenir sa promesse sans toucher aux 40 ans de cotisation. Comme si les dirigeants du PS n'y avaient pas pensé!