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Leur société
Hélène Carrère d’Encausse : Une «immortelle» à relents de racisme
L'émission Arrêt sur image de France 5 a montré, dimanche 20 novembre, Hélène Carrère d'Encausse, historienne et secrétaire perpétuelle de l'Académie française, déversant sa bile sur les populations d'origine africaine des banlieues, qu'elle a accusées d'être pour beaucoup polygames, ce qui serait, a-t-elle prétendu, la cause de la flambée de violence dans les cités. Et, quitte à vomir sa haine aux relents racistes, cet ancien membre du «comité des sages» pour la réforme du... code de la nationalité l'a déversée à pleins baquets: «Ces gens viennent directement de leurs villages africains. (...) Pendant des années, le gouvernement n'osait même pas appeler ces gens des "hooligans", le mot n'était pas autorisé. Et lorsque Sarkozy les a appelés "voyous" et "racailles", ces jeunes gens, ces chéris, ont demandé qu'il s'excuse»...
Cette interview avait eu lieu, en fait, plus d'une semaine auparavant sur une des principales chaînes de télévision de Russie, pays dont Hélène Carrère d'Encausse passe pour une spécialiste. Elle a ainsi pris une longueur d'avance en ignominie sur Larcher, ministre délégué à l'Emploi, et Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, qui ont, depuis, eux aussi agité l'épouvantail de la polygamie.
Que cette historienne universitaire, fière de descendre d'une famille de la haute société russe ayant fui la révolution d'Octobre 1917, soit une fieffée réactionnaire n'est pas une découverte. Elle encense le tsarisme et, pour faire bonne mesure, Poutine: entre les pogromes du premier et la xénophobie ouverte sur laquelle s'appuie le second, son coeur balance... Et puis, elle se targue d'avoir prévu dès 1978, dans un de ses ouvrages, l'effondrement de l'URSS. Sauf que celui-ci, fin 1991, n'a rien eu à voir avec une quelconque poussée démographique des peuples de l'Asie soviétique, dont cette dame agitait le spectre, mélangeant «péril jaune» et mépris des peuples dits musulmans.
Dans la même veine, elle vient de se plaindre, dans l'hebdomadaire russe Moskovskie Novosti, qu'en France «nous avons des lois (...), qui auraient pu être imaginées par Staline, (qui vous envoient) en prison si vous dîtes qu'il y a cinq Juifs ou dix Noirs à la télévision».
En revanche, il semble qu'en Russie, désormais «démocratique», ce soit en toute liberté que cette académicienne répand ses phobies tirées des égouts du racisme.