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Renault : Les élections professionnelles au siège social et au Technocentre (région parisienne)
Le 17 novembre, les élections de délégués du personnel ont eu lieu simultanément au Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines) au centre d'essais d'Aubevoye (Eure) ainsi qu'au siège social, au Plessis-Robinson et à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines).
Au Technocentre, les élections auraient dû se dérouler en juin 2005. Mais comme la direction refusait de donner les moyens de contrôler le nombre de prestataires ayant le droit de vote, la CGT et SUD n'avaient pas voulu signer le protocole électoral. Du coup, la direction avait supprimé tous les mandats de délégué, depuis juin dernier, en attendant la décision d'un médiateur.
Les élections se sont donc effectuées, pour l'ensemble des établissements, dans le cadre du décret pris en douce par le gouvernement en août 2005, faisant porter la durée des mandats des délégués de 2 ans à 4 ans. Tous les syndicats de Renault ont signé le protocole électoral incluant cette modification.
Le Technocentre regroupe plus de 11000 salariés, dont 2700 prestataires et 400 intérimaires. Pour les élections de délégués du personnel, aux deuxième et troisième collèges (techniciens et cadres), la CGC passe en tête avec 33% des suffrages: elle gagne 3% par rapport aux élections précédentes et 5 sièges de délégués. La CFDT, avec 22%, progresse également et gagne 2,8% et 3 sièges de délégués. C'est la CGT qui perd des voix: elle passe à 25%, soit une baisse de 3,5% par rapport à 2003. Mais elle conserve le même nombre de délégués et reste le deuxième syndicat. Les autres syndicats reculent tous: FO obtient 2,7% (-1%); la CFTC, 4,4% (-1%), perd un siège de délégué ainsi que SUD, qui obtient 7,6% des voix, soit -4,8%.
Au Technocentre et au siège social, la majorité du personnel est cadre, et depuis les dernières élections de juin 2003 pratiquement tous les employés, tous les techniciens partis en préretraite (accord de cessation d'activité de l'automobile) ont été remplacés par des cadres, quand ils ont été remplacés... De manière générale, les cadres, quand ils votent, trouvent plus naturel de voter pour ce qu'ils considèrent être leur syndicat, la CGC. Quant à la CGT, malgré tous les efforts qu'elle déploie pour plaire aux cadres, elle leur apparaît toujours comme le syndicat des ouvriers et des employés.
Mais la CGT ne parvient pas à compenser du côté des ouvriers et employés la tendance enregistrée chez les cadres.
Les salariés prestataires avaient pris part aux votes pour les délégués du personnel Renault, comme c'était déjà le cas en 2001 puis en 2003, suite aux démarches juridiques de la CGT et de SUD. En 2005, 2489 prestataires étaient inscrits, contre 1729 en 2003. Un bureau de vote spécifique leur était réservé. Il y a eu moins de votants qu'en 2003. Comme chez les salariés de Renault, la CGC progresse avec 6% de voix supplémentaires: elle obtient 15,6%. Contrairement aux résultats des autres bureaux de vote, la CGT progresse chez les prestataires puisqu'elle obtient 39% aux deuxième et troisième collèges et gagne plus de 5% par rapport à 2003. Cela ne suffit pas à inverser la tendance, d'autant plus qu'au premier collège (collège ouvrier), le quorum n'a pas été atteint. Il y avait 832 inscrits et seulement 36% de votants.