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Dans le monde
Politique agricole commune : Le prince de Monaco et autres " agriculteurs " aidés
Des négociations en cours entre l'Union européenne et l'Organisation mondiale du commerce pourraient remettre en cause les aides à l'agriculture telles qu'elles ont été adoptées en 2003 dans le cadre de la PAC, la politique agricole commune de l'Union européenne. C'est du moins la crainte exprimée par Chirac. Une diminution de ces aides constituerait, a-t-il déclaré, une " ligne rouge " que le gouvernement français n'acceptera pas de franchir.
Il faut dire que les aides directes prévues par la PAC ont représenté, en moyenne, 12456 euros par exploitation en France en 2003, 2,6fois plus que la moyenne de l'Union européenne et près de 9 fois le chiffre correspondant pour le Portugal.
Ces aides sont calculées à l'hectare ou par tête de bétail, sans aucun plafonnement de superficie ou de nombre de bêtes, si bien que la moitié du pactole de 9,7 milliards d'euros attribué à " la France " est accaparée par 44000 exploitants, 10% du total. Tandis que 182000 personnes perçoivent moins de 5000euros par an, 23000 touchent plus de 50000 euros, et même plus de 200000 euros pour 130 d'entre elles. Parmi ces " paysans " privilégiés, on trouve, selon le mensuel Capital, le prince Albert de Monaco, qui perçoit 300000 euros par an pour sa propriété dans l'Aisne, Luc Guyau, ex-président de la FNSEA et actuel président des Chambres d'agriculture, pour 50000 euros en tant qu'exploitant en Vendée, ou encore un certain Rémy Pointereau, sénateur UMP du Cher, qui émarge pour 121000euros par an. Certes, celui-ci fait beaucoup moins bien que la reine d'Angleterre qui, en 2004, a reçu 1,1 million d'euros pour ses domaines de Sandringham et de Windsor. Mais sans être lords, une poignée de privilégiés est bien défendue de ce côté-ci de la Manche.
Ce qui anime Chirac dans sa véhémence à défendre la PAC n'est pas la défense des intérêts des agriculteurs qui arrivent à obtenir tout juste la rémunération de leur labeur. Car si les aides peuvent parfois les maintenir à flot, leur répartition joue à leur détriment, favorisant la concentration des terres au profit des plus riches. Ce qui se passe pour l'agriculture n'est pas si différent de ce qui existe dans les autres secteurs de l'économie.