Delphi : Les travailleurs n'ont pas à faire les frais de la faillite28/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1943.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Delphi : Les travailleurs n'ont pas à faire les frais de la faillite

Delphi est le principal équipementier de General Motors. L'annonce de sa mise en faillite n'a pas été une surprise pour l'ensemble des travailleurs du groupe.

Lorsque la faillite a commencé à se préciser, les travailleurs des sites de Tremblay (Seine-Saint-Denis) et Villeron (Val-d'Oise) se sont inquiétés. Car, depuis plusieurs années, le PDG Battenberg, aujourd'hui à la retraite mais toujours détenteur de 500000 actions et principal actionnaire, avait déclaré à la presse qu'il comptait se débarrasser des lignes de produits à faible profit. Et de préciser qu'il orientait ses objectifs vers l'acquisition de secteurs plus rentables, comme l'électronique embarquée et surtout le médical.

En 2000, l'usine De Carbon à Andé (Eure), où se fabriquaient des amortisseurs, a fermé ses portes. Actuellement, celle de Villeron, fabriquant initialement des systèmes de freinage et des alternateurs, est en train de fermer. Et des menaces sérieuses pèsent sur les sites de Strasbourg, Donchery (Ardennes), Tremblay, Douai et même dans les filiales Diesel de Blois et La Rochelle.

Suivant ses nouvelles orientations, Delphi a acquis six entreprises de matériel médical aux États-Unis. Aussi cette faillite organisée s'inscrit-elle en fait dans un plan de réorientation industrielle et financière, destiné à satisfaire d'abord les actionnaires.

La direction de Delphi se veut rassurante, en déclarant que cette faillite ne concernerait "que" les USA. Mais cela ne fait qu'ajouter à l'inquiétude, car dans le même temps elle parle de la suppression de lignes de produits. Or, dans un tel groupe, les "lignes de produit" ont une structure internationale!

Jusqu'à présent, les travailleurs se sont battus le dos au mur, entreprise par entreprise. Les dirigeants de Delphi se sont montrés très prudents et patients, notamment en France, après la lutte radicale des "De Carbon". Ainsi le "chèque valise", qui invite les salariés à partir, est de 45000 euros pour Villeron et de 55000 euros à Strasbourg. De cette façon, la direction espère réduire l'inquiétude et éviter une réaction globale des travailleurs contre la fermeture des sites. Une façon comme une autre d'avouer que, malgré tout, elle la craint.

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