En février 2004 avait été annoncée l'implantation imminente à Châtellerault du fabricant québécois de batteries au lithium Avestor, filiale d'Hydro-Québec. En pleine campagne des élections régionales, et alors que le châtelleraudais était touché par des fermetures d'entreprises en chaîne, la perspective de la création de 500 à 600 emplois avait suscité quelque espoir, et fait fleurir les communiqués de victoire des élus de tout bord.

C'est à l'unanimité que le conseil municipal avait approuvé une modification du plan d'occupation des sols afin d'aménager un terrain de 40 hectares, la communauté d'agglomération programmant de 1,5 à 2 millions d'investissements.

Et puis voilà que, fin août 2005, les industriels québécois annoncent que, toute réflexion faite, ils préfèrent "se concentrer sur le marché nord-américain, les indicateurs n'étant pas aussi positifs (qu'ils) l'avaient imaginé et la fabrication des batteries nouvelle génération si complexe qu'elle doit se faire près de Montréal".

Qu'ont donc déduit de l'aventure les élus qui y avaient tant cru? Qu'on ne peut faire confiance à la parole d'un patron? Qu'il vaut mieux utiliser l'argent public à la création directe d'emplois dans tous les domaines où ils font défaut? Pas du tout! "Les crédits inscrits au budget pour ouvrir une nouvelle zone industrielle permettront de répondre aux sollicitations de nouvelles entreprises", a décidé le maire PS de Châtellerault, pas découragé par l'aventure... Cela ressemble peut-être à l'histoire de la laitière et du pot au lait. La différence est que Perrette n'avait pas payé son pot avec l'argent public.