Après la journée du 4 octobre, les traminots de Marseille ont continué la grève. Ils refusent la privatisation rampante de la Régie des transports de Marseille, la RTM, régie municipale.

Les grévistes sont en effet décidés à ne pas laisser livrer à un capitaliste la gestion du futur tramway de Marseille dont la construction est financée surtout par des fonds publics. La Communauté urbaine de Marseille Provence Métropole, présidée par J.-C. Gaudin, a décidé d'en confier l'exploitation à un privé, par le biais d'une délégation de service public. C'est la Connex, en partenariat avec la RTM qui en serait chargée au lieu de la seule RTM qui gère actuellement tous les transports en commun de Marseille.

Depuis mercredi 5 octobre, la quasi-totalité des bus ainsi qu'une des deux lignes de métro ne roulent pas, quant aux métros de la seconde ligne, ils sont plutôt rares. Les grévistes ont à coeur de faire le tour des bureaux, des ateliers, des dépôts pour expliquer les raisons de la grève et convaincre les non-grévistes de les rejoindre.

Dernière en date, la manifestation du mardi 11 octobre a rassemblé 500 traminots qui ont bloqué le carrefour du Rond Point du Prado, devant le Parc Chanot où la Communauté urbaine s'était réunie pour échapper aux manifestants de la SNCM. Les CRS étaient évidemment là, nombreux et dotés de tout leur harnachement désormais familier aux yeux des Marseillais.

Le lendemain, la grève a été reconduite avec détermination et des distributions de tracts organisées en ville. Malgré les articles catastrophés de La Provence qui décrit le désespoir des lycéens qui ne peuvent aller au lycée, des commerçants qui perdent beaucoup d'argent et des salariés qui endurent les embouteillages, les grévistes sont bien vus de la plus grande partie des Marseillais. Ce sont quand même les traminots qui transportent tous les jours plus de 400000 usagers et ceux-ci le savent bien.