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GIAT Industries – Saint-Chamond (Loire) : Coup de colère des travailleurs
Jeudi 29 septembre, un coup de colère des travailleurs de GIAT Industries, à Saint-Chamond, leur a permis d'arracher certaines concessions dans le cadre du plan de liquidation de leur entreprise.
Ce plan, préparé sous la gauche et mis en oeuvre par la droite, émanant du ministère de la Défense, vise à réduire drastiquement les effectifs de cette entreprise d'État, qui fabrique des armements terrestres. Présenté en avril 2003, il prévoit la suppression de 3 950 emplois sur les 6 250 du groupe, avec la fermeture de trois sites: Tarbes, Cusset (Allier) et Saint-Chamond (Loire) celui-ci avec près de 650 salariés.
À Saint-Chamond, l'effectif a commencé à diminuer à partir de janvier 2005: des départs en Casa (cessation d'activité) avaient lieu ainsi que des départs en préretraite. En même temps, la direction mutait des travailleurs sur le site de Roanne, à 90 km de là, et en obligeait une quarantaine à faire quotidiennement le trajet.
Le calme apparent fut rompu à l'approche du 1er octobre, date prévue pour la notification des postes supprimés. On s'attendait à 100-110 notifications, ce qui correspond de fait à des licenciements, même si le statut des travailleurs de GIAT Industries leur garantit des conditions moins brutales que dans le privé, avec en particulier des primes de départ moins ridicules.
Lors d'une assemblée générale convoquée le 28 par la CGT et FO, plusieurs propositions d'action étaient lancées par des travailleurs, celle d'interpeller le directeur lors de la réunion du lendemain réunissant une majorité d'adhésions.
L'après-midi, une manifestation eut lieu en direction de la mairie. Les représentants de la municipalité de droite étant absents, le député UDF fut joint par téléphone. Il obtint de la préfecture une énième réunion de concertation pour le vendredi 30. À leur retour dans l'usine, les travailleurs eurent la surprise de voir des camions en train de sortir deux chars des ateliers. Leur réaction fut immédiate: les camions furent bloqués et la direction annula sa manoeuvre.
Le jeudi, les travailleurs se retrouvèrent nombreux pour accompagner les délégués à une réunion avec le directeur. Leur détermination fut renforcée par les menaces proférées à l'encontre d'un travailleur qui refusait sa mutation à Roanne. Les grévistes envahirent la salle en scandant «Zéro notif, notre objectif!» Contactée par téléphone, la direction générale lâchait un report des notifications au 1er novembre.
Les grévistes laissèrent la réunion se poursuivre et il leur fallut attendre 22 heures pour voir la direction lâcher encore un peu de lest: il ne restait plus que 84 travailleurs pour lesquels la direction prétendait n'avoir pas d'autre solution que le licenciement.
Vendredi 30 septembre, un nouveau débrayage eut lieu et les travailleurs se rendirent à la préfecture où se tenait une réunion avec le préfet, le maire de Saint-Chamond et le député.
Les travailleurs de GIAT Industries ont montré que, si la fermeture du site est inéluctable, elle ne pourra pas se faire aux conditions voulues par la direction.