Fonderies du Poitou – Ingrandes (Vienne) : Non, nous ne permettrons pas tout aux patrons !06/10/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/10/une1940.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderies du Poitou – Ingrandes (Vienne) : Non, nous ne permettrons pas tout aux patrons !

Vendredi 30 septembre, les travailleurs des Fonderies du Poitou ont débrayé massivement et se sont rassemblés à la porte de l'entreprise pendant que le Comité d'entreprise se réunissait à la demande de la direction de la Fonderie aluminium. À l'origine de cette convocation du Comité d'entreprise, la volonté de la direction de licencier Patrice Villeret, un délégué du personnel CGT, également connu comme militant de Lutte Ouvrière.

C'est la seconde fois en quinze jours que les ouvriers des Fonderies se mobilisent ainsi à l'appel de tous les syndicats, puisqu'ils avaient déjà répondu présent le 16 septembre, lors de l'entretien préalable au licenciement.

À vrai dire, dans leur vindicte antisyndicale, les patrons des Fonderies n'en sont pas à leur coup d'essai: c'est la troisième fois en dix ans qu'ils engagent une procédure de licenciement contre ce camarade, qui travaille aux Fonderies depuis 1981.

Cette fois, le motif en est une soi-disant prise de photos dans l'usine le 25 août dernier. L'encadrement, paraît-il immédiatement informé, ne s'est pas pour autant déplacé pour saisir l'objet du délit. Pas la moindre preuve matérielle des faits reprochés? Qu'à cela ne tienne, les patrons se contentent de la dénonciation faite par une entreprise sous-traitante, dont la CGT avait remarqué avant l'été qu'elle imposait des conditions de travail indignes à ses salariés.

En outre, rien ne figure dans le règlement intérieur de la Fonderie aluminium concernant l'interdiction de prendre des photos, alors que ce règlement a été adopté tout récemment, en 2003. Eh bien, les patrons ont osé sortir devant les élus du Comité d'entreprise médusés une note de service qui ne lui a jamais été présentée, ni aux travailleurs de l'usine, et qui établirait cette interdiction!

Vendredi 30 septembre, la totalité des membres du CE, tous syndicats confondus, ont rejeté le licenciement de Patrice Villeret. La direction peut maintenant, si elle l'ose, présenter son dossier à l'Inspection du travail. Elle a déclaré à la presse qu'elle voulait «se donner le temps de la réflexion». Les travailleurs des Fonderies, eux, n'ont pas eu à réfléchir longtemps pour comprendre de quoi il retournait. Alors que les conditions de travail ne cessent de se détériorer et que les accidents se multiplient, ils savent que c'est leur capacité de résistance que la direction voudrait réduire en s'en prenant à un militant syndical de l'usine. Et ils ne l'acceptent pas.

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