Radiations : Une nouvelle solution pour diminuer le nombre de Rmistes22/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1938.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Radiations : Une nouvelle solution pour diminuer le nombre de Rmistes

Depuis l'an dernier, les allocations du RMI sont à la charge du budget des départements, comme l'avait prévu la loi de décentralisation du 18 décembre 2003. Le nombre de bénéficiaires du RMI ne cesse d'augmenter de façon régulière et constante. D'après la Caisse nationale des allocations familiales, le nombre de Rmistes s'est accru de plus de 4% pour les seuls départements métropolitains, dont près de 2% sur les trois derniers mois. Ils étaient déjà 1,24 million à la fin du mois de juin.

Les versements perçus par les allocataires du RMI atteignent près d'un milliard et demi d'euros et ont augmenté de 6,9% depuis le deuxième trimestre de l'année dernière.

Bien sûr, la décision des pouvoirs publics de réduire la durée d'indemnisation du chômage a accéléré brutalement le nombre de chômeurs en fin de droits qui basculeront alors dans le RMI. Par exemple, la Seine-Saint-Denis comptait au début de l'été 48000 titulaires du RMI, soit 10000 de plus qu'à la même période de l'an dernier.

La plupart des départements ont des difficultés à faire face à ces dépenses nouvelles. Le gouvernement s'est engagé à leur rembourser toutes les dépenses supplémentaires. Le hic, c'est que cette promesse n'a pas été suivie d'effets. Par exemple, l'État doit près de 20 millions d'euros au seul département de la Seine-Saint-Denis, un des départements les plus mis à contribution.

Pour tenter de régler cette situation, des Conseils généraux, qu'ils soient majoritairement de droite ou de gauche, n'ont trouvé d'autres solutions que de s'en prendre aux Rmistes eux-mêmes.

Dans plusieurs départements, consigne a donc été donnée aux Caisses d'allocations familiales versant le RMI de débusquer les éventuels fraudeurs, en renforçant les contrôles infligés aux bénéficiaires du RMI, avec parfois obligation de résultats. Ainsi le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, socialiste, se propose de radier 10000 Rmistes dans une période de 12 à 18 mois, sur les 70000 que compte le département ! Un service spécial de contrôleurs a même été mis en place, financé par le département, afin d'atteindre l'objectif prévu.

Des Rmistes radiés le sont pour refus de signer des contrats d'insertion, alors qu'il n'était pas obligatoire de le faire jusqu'à présent. D'autres sont radiés car ils n'habitent plus à l'adresse qu'ils avaient indiquée, sans que l'on s'informe des raisons de ce " déménagement ". De l'aveu même des services concernés, la fraude et les abus sont minimes et concernent tout au plus 0,3% des 1,24 million d'allocataires !

Il est plus facile de s'en prendre aux victimes du chômage grandissant que de faire payer les riches et d'empêcher les patrons licencieurs de nuire.

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