Picardie : Le Conseil régional menace de licenciement 210 personnes22/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1938.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Picardie : Le Conseil régional menace de licenciement 210 personnes

Jeudi 15 septembre, soixante salariés dépendants du Conseil régional de Picardie étaient venus de toute la région pour interpeller ses dirigeants et dire " Non aux licenciements ", lors d'une réunion publique organisée par celui-ci sur l'avenir de la formation professionnelle dans la région.

Ces travailleuses (il y a une majorité de femmes) protestaient contre les menaces de licenciements qui pèsent sur elles et les 210 salariés de l'AREAF, association de droit privé mise sur pied par le Conseil régional il y a onze ans et qui s'est vu confier la mission de recevoir, de conseiller et d'aider les demandeurs d'emploi, pour les faire bénéficier de la formation professionnelle de leur choix.

Or la nouvelle majorité dite de gauche, PS-PC-Verts, a décidé de démanteler ce service à la disposition de tous les chômeurs, et plus largement des salariés. Les missions qu'il exerçait ont été laissées aux soins des organismes contrôlés par le gouvernement : mission locale pour les jeunes, et ANPE pour tous les autres. Avec au passage la suppression des 210 emplois que le Conseil régional finançait jusque-là.

Les dirigeants PS-PC-Verts, pour arriver à leurs fins, se sont conduits à l'image de ce qu'a fait Bernard Arnault, le " patron voyou " de LVMH et de la Samaritaine. Sans consultation, en violation de toutes les lois sur les licenciements collectifs, on a demandé aux salariés d'aller trouver du travail ailleurs, en exerçant un chantage sur eux.

Le jeudi 15 septembre, le vice-président PS du Conseil régional jurait publiquement aux salariés qu'un accord reprenant leurs revendications était sur le point d'être conclu. Le lendemain vendredi 16, on annonçait que la réunion de négociation prévue était annulée. Une lettre annonçant l'arrêt des crédits permettant le paiement des salaires de 40% du personnel allait être communiquée, avec effet dès le 1er janvier 2006. En conséquence, le reste du personnel devait ensuite être dehors dans le courant de l'année 2006. Quant aux quelques emplois proposés, ils le sont sans garantie de durée et avec des salaires diminués parfois de plus de 400 euros.

Cette attaque en règle est un des premiers actes majeurs du Conseil régional élu au printemps 2004. En plus des licenciements, ce dernier se conduit comme l'auxiliaire du gouvernement Borloo-Sarkozy-Villepin dans sa guerre contre les chômeurs. Les dizaines de milliers de demandeurs d'emplois qui venaient s'adresser chaque année à l'AREAF, ne le pourront plus. Ils n'auront plus la formation qu'ils pouvaient avoir jusque-là (10000 l'avaient suivie en 2004). Ils seront à la merci exclusive de l'ANPE qui reçoit consigne sur consigne pour radier le maximum de demandeurs d'emplois et imposer aux chômeurs, sans qu'ils aient la possibilité de se former réellement, d'accepter immédiatement ce que propose le patronat local au salaire le plus bas.

Et les quelque huit millions d'euros que compte ainsi économiser le Conseil régional, l'argent des salaires des 210 salariés de l'AREAF, se retrouveront au bout du compte dans les poches du patronat local, par le biais de l'apprentissage, des officines privées de formation, ou bien encore directement donnés aux entreprises par des artifices divers.

Il est à signaler que les plus chaleureuses félicitations pour cette " nouvelle politique " du Conseil régional en matière de formation professionnelle et d'aide aux entreprises ont été exprimées dans les journaux patronaux de la région.

Les journaux et la télévision ont commencé à se faire l'écho du scandale, qui commence à être connu. C'est sans doute pourquoi PS, PC et Verts ont décidé d'accélérer les choses. Mais les salariés menacés ont affirmé leur volonté de défendre leur emploi et leurs droits. En s'opposant à cette attaque, c'est l'emploi des intéressés et les droits des chômeurs qu'ils défendront.

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