- Accueil
- Lutte ouvrière n°1938
- Crédit Agricole Champagne-Bourgogne : Grève et manifestations
Dans les entreprises
Crédit Agricole Champagne-Bourgogne : Grève et manifestations
Au Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, en grève pendant deux jours, nous nous sommes retrouvés à 500 devant le siège social de Troyes le 14 septembre, et à 800 le lendemain devant le siège administratif à Dijon.
Ces deux manifestations représentent une mobilisation considérable pour les 1800 salariés que compte la Caisse régionale de Champagne-Bourgogne, qui regroupe désormais les caisses de Troyes, Langres, Auxerre et Dijon.
Nous en avons vraiment assez des conséquences de la vague de fusions de Caisses régionales.
Le directeur général avait envoyé un message Intranet demandant aux directeurs d'agence de " dissuader dans la mesure de vos moyens, le personnel placé sous votre responsabilité de s'associer à ce projet destructeur et l'engager à faire la part entre information et intoxication ". En vain !
Des agences ont pu ouvrir avec pour seul agent d'accueil... le directeur d'agence, accompagné parfois de son adjoint. En pleine campagne publicitaire " Stop au casse-tête ", les clients alléchés ont pu exceptionnellement apprécier d'avoir le directeur en direct pour lui faire part de leur mécontentement.
Car au quotidien, le casse-tête est pour les employés " assistants de la clientèle ", qui croulent déjà sous le poids du travail administratif. Ils sont toujours en première ligne pour entendre les réclamations des clients excédés, par exemple pour l'envoi de relevés au conjoint d'un couple décédé, ou pour des personnes âgées contraintes d'acquérir une carte de crédit car le guichet ne donne plus d'espèces. Il y a aussi le client qui doit revenir le lendemain s'il n'a pas pris soin de prévenir, la veille, pour retirer de l'argent en billets de 50 euros, ou les clients dissuadés de téléphoner au numéro 0800 mis en place mais qui n'est en réalité qu'une messagerie payante qui serine un " Toutes nos lignes sont occupées. Veuillez rappeler ultérieurement ".
Si les fusions de Caisses régionales provoquent une telle colère, c'est qu'elles ont permis des regroupements de services entre les sites (comme l'informatique) qui se sont traduits, pour le personnel, par de nombreuses mutations imposées, des suppressions d'emplois et des collègues sans poste fixe. Le nombre de postes d'agents d'accueil a été divisé par deux en ville et, en campagne, des agences sont tenues par un seul employé.
En outre, de nombreuses tâches (chéquiers, courrier interne, fournitures, édition et envoi des relevés de compte, opérations de change...) sont sous-traitées.
Nous avons déjà obtenu quelques concessions mais, pour la direction, le casse-tête n'est pas terminé.