Villepin et ses conseillers, à la recherche effrénée de gadgets sociaux qui ne coûtent rien mais qui permettent de se faire passer pour des innovateurs, déclarent vouloir faciliter en 2006 l'accès à un compte bancaire pour ceux qui en sont actuellement privés. Qu'un grand nombre de personnes parmi les plus démunies ne disposent pas du minimum nécessaire est révélateur de la pauvreté et des difficultés quotidiennes d'une fraction de la population.

Il existe actuellement une possibilité de surmonter le refus des banques d'ouvrir un compte. Mais il faut passer par la Banque de France et la procédure est compliquée.

Cette déclaration d'intention du gouvernement a laissé de marbre les banques. Notre argent les intéresse, mais uniquement à condition qu'on alimente leurs réserves. Elles répugnent déjà actuellement à s'occuper des comptes modestes, ce n'est pas pour s'embarrasser de la gestion de revenus encore plus petits.

Que toute personne puisse disposer d'un compte en banque serait pourtant la moindre des choses. Mais ce qui serait le minimum, dans cette société qui regorge de richesses accaparées par une minorité, mais produites par le travail d'une majorité de femmes et d'hommes, c'est que chacun puisse disposer de revenus permettant de vivre décemment.