Le ministre de l'Éducation nationale a envoyé une lettre à chaque enseignant pour, dit-il, "vous exprimer mes encouragements à aborder cette année scolaire avec confiance et dans l'esprit de responsabilité qui vous caractérise." Eh bien, nos responsabilités, nous les avons prises, pour imposer une ouverture de classe!

À l'école Romain-Rolland d'Orly, la rentrée s'annonçait difficile: en juin dernier, l'inspection académique avait donné une fin de non-recevoir à la demande d'un poste d'enseignant supplémentaire, que le nombre d'élèves inscrits justifiait largement.

Deux jours avant la rentrée, nous n'avions toujours aucune nouvelle, et il était hors de question de faire cette rentrée dans ces conditions. Avec des parents d'élèves, un plan de bataille a été organisé: banderoles, affichages dans les cités aux alentours, avec pour objectif d'occuper l'école.

En apprenant ces plans, la veille de la rentrée, l'administration nous a finalement annoncé l'ouverture de la classe supplémentaire.

Le sentiment qui domine est qu'en se montrant déterminés et en se "bougeant", on peut gagner... À Orly, nous n'étions d'ailleurs pas les seuls à raisonner ainsi: quatre jours après la rentrée, deux autres écoles ont obtenu une ouverture de classe grâce à une petite mobilisation.