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Leur société
Communes minières du Nord-Pas-de-Calais : L'État ne tient pas ses engagements
On le sait, le charbon dans le Nord-Pas-de-Calais, c'est fini. Mais le paysage reste marqué par l'activité charbonnière, et les conséquences pour la population sont encore là pour longtemps sur une bande de plus de 100 kilomètres de long et 20 kilomètres de large, de l'Artois au Valenciennois: le sol est percé comme du gruyère et les effondrements sont fréquents. Les remontées d'eau sont un autre problème: si les pompes s'arrêtaient, des milliers de logements seraient rapidement inondés.
Les anciennes maisons des mineurs ont besoin d'être rénovées et raccordées au réseau d'assainissement. Les rues des cités minières ont aussi besoin d'être refaites. Cela est d'autant plus nécessaire qu'il y a des milliers de mal logés dans le Nord-Pas-de-Calais. Le besoin de logements décents et à prix modérés est énorme.
Tous les politiciens de droite comme de gauche en conviennent. Et les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, ont tous prétendu prendre des engagements pour assurer "l'après-mines ". Mais les engagements sont une chose, leur réalisation en est une autre...
En février 1998, par exemple, le gouvernement de Lionel Jospin décidait de prolonger d'un an le contrat de plan État-Région, ce qui avait pour effet de réduire de 121 millions de francs d'un coup les crédits Girzom (Groupe Interministériel pour la Restructuration des Zones Minières mis sur pied en 1972), alors que la moitié seulement des voiries minières avaient pu être rénovées en 25 ans. Car ces crédits servent à refaire les rues des cités minières et à raccorder les habitations en vue de leur rénovation. En 2000, environ le tiers des logements miniers -24000 - ne disposaient ni de salle d'eau, ni de toilettes indépendantes, ni de chauffage central...
En réalité, ce sont les communes qui engagent les travaux, payent les entreprises, puis se font rembourser ensuite par ces crédits Girzom. Les élus de l'association des communes minières, en majorité de gauche, avaient certes protesté contre ces reports de crédits, mais faiblement... Les élus de droite, eux, avaient un peu plus donné de la voix.
Aujourd'hui, c'est le gouvernement de droite qui s'en prend à ces crédits. Il prétexte qu'il en a besoin pour d'autres financements, comme la rénovation du site de Métaleurop. Près de 50 millions d'euros vont manquer. Sur 1500 logements insalubres qui devaient être raccordés au réseau d'assainissement en 2005, seuls 500 pourront l'être et pourront donc être rénovés. Les élus de gauche protestent et ont appelé à manifester le 16 septembre devant le ministère des Finances. Mais des élus de droite, comme le maire de Douai, secrétaire de l'UMP du Nord, ont annoncé qu'ils seraient aussi présents. Des élus municipaux de Lutte Ouvrière des communes minières seront aussi présents, pour exiger que l'État débloque les fonds nécessaires aux rénovations.
Les gouvernements se suivent... et se ressemblent, et tiennent tous à faire des cadeaux aux patrons et aux plus riches. Les plus pauvres n'ont d'autre choix que de se faire entendre le plus fort possible.