Pour Total, l'année 2005 s'annonce comme celle des records historiques de profit. Celui-ci devrait tourner autour des 12,5 milliards d'euros, dépassant les 9 milliards de l'année dernière, qui constituaient un précédent record. Bien évidemment ni les consommateurs, ni les salariés du groupe ne voient la couleur de ce pactole, qui va intégralement dans la poche des actionnaires.

Ainsi, le dividende par action versé par Total connaît une progression constante, de 15% par an depuis trois ans. En 2005, de toutes les grandes compagnies pétrolières mondiales, Total se vante de la plus forte progression de ce chiffre.

Face aux caméras des médias, les dirigeants de Total prétendent investir dans les capacités de production et dans les énergies alternatives. En réalité, faute de perspectives d'investissements productifs suffisamment alléchantes à leur goût, la direction du groupe emploie largement son magot à de grandes manoeuvres financières. Chez Total, les sommes consacrées aux rachats d'actions et aux dividendes dépassent aujourd'hui la masse salariale.

De combien les prix de l'essence pourraient-ils baisser si l'État imposait à Total de servir la collectivité plutôt que ses actionnaires? De beaucoup, sûrement. En tout cas, il y aurait largement de quoi rendre le prix du carburant supportable pour la population laborieuse.