Au nom de la lutte contre le terrorisme : Des mesures xénophobes15/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1937.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Au nom de la lutte contre le terrorisme : Des mesures xénophobes

Utilisant l'émotion et les inquiétudes qui ont suivi les récents attentats de Londres, le ministre de la Justice se propose de renforcer les lois réprimant les activités terroristes.

Une nouvelle loi devrait être proposée devant le Conseil des ministres du 5 octobre prochain.

Les seize articles qui composeraient cette nouvelle loi concernent aussi bien l'obligation pour les cyber-cafés de stocker leurs données que la possibilité pour des services de police spécialisés dans la lutte antiterroriste de procéder sans autorisation préalable à des écoutes téléphoniques de particuliers, de contrôler inopinément l'identité des usagers de trains internationaux, de consulter les cartes de débarquement et d'embarquement des compagnies aériennes ou d'accéder en dehors de toute procédure judiciaire aux fichiers des passeports ou des permis de conduire, en particulier de ceux délivrés à des ressortissants étrangers.

Les personnes soupçonnées d'avoir aidé un auteur présumé d'actes terroristes pouvant comporter "une atteinte à la vie" seront passibles d'une cour d'assises composée uniquement de magistrats professionnels, sans l'assistance d'un jury populaire.

Cela fait belle lurette qu'en fait les policiers ne sont guère entravés par la loi pour procéder à des vérifications d'identité, des filatures d'automobilistes ou des écoutes téléphoniques. Depuis près de vingt ans la lutte dite "antiterroriste" repose en France sur des magistrats et des services de police spécialisés et centralisés.

Mais là n'est sans doute pas le seul but de la loi quand celle-ci propose d'augmenter les possibilités de déchéance de la nationalité française pour les naturalisés. Dans le même temps, on voit Sarkozy fixer comme objectif aux préfets d'expulser 23000 étrangers en situation irrégulière.

On ne voit pas en quoi des mesures de ce type peuvent aider à lutter contre des activités terroristes. Par contre, elles s'inscrivent fort bien dans la tonalité des discours xénophobes dont Sarkozy, entre autres, fait commerce.

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