Poulaillers de politiciens : Grosse agitation08/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1936.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Poulaillers de politiciens : Grosse agitation

Quel tintamarre, quel déferlement d'images, d'articles, de commentaires à propos de la rivalité qui oppose Sarkozy à Villepin. Et l'hospitalisation de Chirac rajoute à la dramatisation. Pour un peu, on en oublierait les quelque trois millions de chômeurs, les accidents d'avion, les incendies à répétition dans les bâtiments qui hébergent des travailleurs africains.

Le cocasse, c'est que les journalistes y voient l'opposition entre deux conceptions politiques. L'un, Villepin, défendrait le «modèle social français». Qu'est ce que cela signifie? Bien malin celui qui le dira en termes clairs. Surtout quand on voit ce même Villepin s'attaquer avec acharnement aux restes de protections qui figurent encore dans le Code du travail. L'autre, Sarkozy, serait le tenant d'une politique ouvertement «libérale», plus à droite, qui voudrait aller plus vite encore et plus loin que son Premier ministre et néanmoins rival. Si ça continue, on verra des politiciens nous proposer de choisir Villepin pour nous protéger de Sarkozy. Ne riez pas: on en a bien vu nous inviter à voter Chirac pour nous protéger de Le Pen. Et on a eu Chirac accouplé à Sarkozy.

Dans le poulailler d'en face, on assiste à une bataille de coqs comparable, sauf qu'ils sont plus nombreux à s'en disputer la suprématie. Ils s'échangent des noms de volatiles. Lang accuse le camp concurrent d'être composé de «pseudo-marxistes». Est-ce à dire que lui en serait un vrai? Mais aucun de ces candidats à la candidature ne cherche à se différencier, même en paroles, de ses rivaux. Ce ne serait pas difficile. Il suffirait de se déclarer partisan de quelques mesures évidentes, simples. De proposer par exemple d'annuler toutes les mesures scélérates mises en place par la droite, concernant les retraites, la santé, la protection de l'emploi. Rien que cela suffirait à mettre en évidence la différence. Ne dites pas que tous ces énarques pseudo socialistes n'y ont pas pensé. S'ils se taisent, c'est un choix... des fois qu'on les accuserait d'être aux côtés des classes populaires. Ce serait la pire injure qu'on pourrait faire à ces anciens ministres qui n'ont d'autre ambition que de redevenir ministres.

Partager