Les «cent jours» du gouvernement Villepin : Cent pour cent antiouvrier08/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1936.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les «cent jours» du gouvernement Villepin : Cent pour cent antiouvrier

Les fameux «cent jours», au terme desquels Villepin prétendait «rendre confiance aux Français» ou, plus modestement, «recréer les conditions de la confiance», arrivent donc à échéance, salués par quelques déclarations d'autosatisfaction des milieux gouvernementaux. Personne ne croyait sérieusement aux effets de manches de Villepin, et sans doute lui-même pas plus que les autres, mais Villepin a mis à profit l'infime baisse du chômage enregistrée depuis quatre mois pour l'attribuer au plan de «cohésion sociale» de son ministre Borloo. Ce léger recul des chiffres officiels doit largement moins à une reprise des embauches qu'à une forte augmentation des radiations de l'ANPE. En ce sens, l'action du gouvernement n'a pas été sans effet.

Pour le reste, les seuls résultats tangibles de Villepin se réduisent à une aggravation de la situation des travailleurs.

Ce n'est pas un «plan d'urgence pour l'emploi» qu'a adopté le gouvernement Villepin, mais un plan d'urgence... pour les employeurs, dont la principale mesure est le «contrat nouvelle embauche» (CNE). Cette mesure ne fera pas reculer le chômage d'un iota, mais elle ne manquera pas en revanche de satisfaire dès ce mois de septembre les petits patrons, qui pourront ainsi licencier sans préavis ni indemnités ceux qu'ils embaucheront -s'ils le décident, car ils sont maîtres de cette décision. Les autres mesures gouvernementales sont du même acabit. Ainsi la suppression de la contribution versée par les entreprises licenciant des travailleurs de plus de cinquante ans, ou la généralisation du «chèque emploi-service».

Villepin n'est pas suffisamment stupide pour croire à son propre baratin et pour penser un seul instant qu'en favorisant les licenciements il réduit le chômage. Mais son problème est ailleurs: il fait feu de tout bois pour aider les nantis, qui constituent son électorat et sa base sociale. Et le deuxième volet de son plan, portant notamment sur la fiscalité, procédera exactement des mêmes intentions.

On ne sait pas si les «cent jours» de Villepin connaîtront la même issue que ceux de Napoléon, qui sombra dans la défaite de Waterloo. Souhaitons en tout cas que ce soient cette fois quelques millions de travailleurs qui lui disent merde. Comme le fit Cambronne, à Waterloo justement.

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