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Leur société
Le patriotisme économique : Un slogan pour tromper les travailleurs
Laurence Parisot, présidente du Medef, a tenu, en conclusion de l'université d'été du patronat, à mettre en garde le gouvernement contre une conception un peu trop rigide du «patriotisme économique».
Face aux rumeurs des milieux boursiers, qui annonçaient cet été une OPA de la société américaine Pepsi sur Danone, entreprise bien française, Chirac et Villepin avait pris la tête d'une croisade de l'ensemble des politiciens de gauche et de droite, mêlés et unis pour défendre tout ce qui est français, et d'abord «nos» entreprises, qu'on ne saurait laisser être la proie de raiders financiers étrangers.
Encore une fois, il faudrait subventionner les entreprises françaises menacées.
Comme si les patrons et les actionnaires français de Carrefour, qui ouvrent dix magasins en Chine, et tous les autres, de Pernod-Ricard à EDF et France Télécom, qui s'emparent de marchés à l'étranger, étaient menacés dans leur petit hexagone d'origine.
Chirac s'est même permis, lors de l'inauguration d'une Agence française de l'innovation industrielle à Reims le 30 août dernier, d'exhorter les patrons bénéficiaires de subventions publiques à privilégier les investissements en France.
C'était sans doute outrepasser ses droits, comme a tenu à le lui rappeler indirectement Laurence Parisot.
Le patriotisme économique ne saurait entraver «les règles du jeu actuel». En clair: mêle-toi de ce qui te regarde et réserve tes discours patriotiques, économiques ou autres, aux travailleurs. Les patrons savent bien quoi en penser et quoi faire de leurs capitaux et de leurs entreprises.