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Leur société
Chômage, précarité, salaires bloqués : Ça suffit !
Bien que la date d'une journée d'action contre la politique du gouvernement et du patronat ne sera officiellement fixée que le jeudi 8 septembre, il semblerait bien que les cinq centrales syndicales, CGT, FO, CGC, CFTC et CFDT, aient décidé que cette journée d'action aura lieu le 4 octobre.
L'accumulation des atteintes au pouvoir d'achat des travailleurs et des couches populaires exige effectivement une réponse. Les augmentations de produits de première nécessité n'ont cessé de réduire le pouvoir d'achat des salariés, des chômeurs et des retraités. Les carburants ont vu leurs prix grimper de plus de 16% -le litre de super atteint actuellement le fameux «seuil» des dix francs (1,50 euro) qui paraissait infranchissable. Les hausses du fioul et du gaz, entre autres moyens de chauffage, ont fait monter l'addition de la facture du chauffage de 12,5% en un an. Les loyers, quant à eux, ont subi une hausse de 2 à 4,5% en moyenne. Les dépenses de santé doivent désormais prendre en compte l'euro restant à la charge du malade à chaque consultation ainsi que les diminutions de remboursements de nombreux médicaments.
Et toutes ces augmentations ne sont nullement compensées par des augmentations de salaires. Pour les millions de salariés à temps plein et à plus forte raison à temps partiel imposé, leur quasi-blocage dure depuis des années. Et ce n'est pas la faible hausse de 0,4% du pouvoir d'achat relevée en 2004 par l'Insee qui pourra démentir cette réalité.
En face, dans le monde des Villepin, Breton et autres Parisot, ce n'est peut-être pas l'euphorie -il serait de mauvaise politique de pavoiser- mais les chiffres sont là: les bénéfices des grands groupes pour le premier semestre 2005 sont encore supérieurs à ceux de 2004. Les profits versés aux actionnaires atteignent des records, tandis que les cadeaux au patronat, que ce soit sous forme des dégrèvements de cotisations, de subventions, ou de diminution de l'impôt sur la fortune, sont distribués largement... sur le dos des contribuables.
C'est un mouvement profond et large des salariés de tous les secteurs, du privé comme du public que l'arrogance du patronat et du gouvernement devra susciter.
À plusieurs reprises, lors du premier semestre, des manifestations ont rassemblé des milliers de travailleurs. Ces mouvements supposent maintenant une suite, un élargissement d'autant plus nécessaire que ni le patronat ni le gouvernement n'ont mis de sourdine à leurs attaques.
La journée du 4 octobre doit s'inscrire dans une montée en puissance du mécontentement ouvrier. Cette initiative peut et doit servir à tous les militants, à tous ceux qui refusent de baisser les bras, pour encourager les travailleurs à se mobiliser. Ce ne serait sans doute qu'une étape, mais qui peut en préparer d'autres, plus larges. Voilà ce que les travailleurs sont en droit d'attendre d'organisations qui se disent au service du monde du travail.