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Cangey (37) : Non à la fermeture du bureau de poste !
Le 29 août dernier, l'Union locale CGT d'Amboise-Bléré, deux petites villes situées à une trentaine de kilomètres de Tours, a organisé une réunion publique contre la fermeture du bureau de poste de Cangey, un village du canton, et son remplacement par un «relais poste» dans l'épicerie. Elle a rassemblé 110 personnes venues de Cangey et des villages alentour, mais aussi une vingtaine de postiers des environs, des militants associatifs et syndicaux, des élus et deux représentants de la direction locale de La Poste.
Les interventions ont beaucoup tourné autour des services publics: les bureaux de poste, mais aussi les fermetures de classes et celle de la maternité d'Amboise ont été évoquées.
Le maire du village a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi cela se passe ainsi, quand la population n'arrête pas d'augmenter. Puis il a raconté comment La Poste ne lui avait pas donné le choix: «Soit l'agence postale communale, à la charge de la commune, soit le relais poste qui ne coûte rien aux administrés». Pour une petite commune de 783 habitants, c'est évidemment la deuxième solution et la fermeture du bureau de poste qui a été votée.
Plusieurs participants ont raconté comment à Cangey, comme dans tous les villages qui voient leur bureau de poste fermer, c'est la chronique d'une mort annoncée: La Poste commence par réduire les horaires d'ouverture, de telle sorte que bien des habitants qui travaillent ne peuvent plus y aller et vont alors au bureau qui leur est accessible. La Poste décide qu'il n'y a pas assez de «clients» et qu'il n'est plus rentable, alors elle le ferme. Pourtant, La Poste fait des bénéfices et a augmenté de 21,3% ses dix plus hauts salaires l'an dernier.
Un militant syndical a rappelé que dans l'Indre-et-Loire, sur les 222 points de contact que La Poste se vante de maintenir, il ne restera en 2006 plus que 63 bureaux de plein exercice, c'est-à-dire ouverts matin et après-midi et offrant tous les services de La Poste, contre 127 en 2004.
Quant aux dirigeants de La Poste présents, ils ont tenté de rassurer, en disant que 95% de la population du département est à moins de 5 km d'un point de contact et qu'ils voulaient maintenir le service, mais qu'il fallait être concurrentiel. Cela n'a pas convaincu l'assemblée. Les postiers présents, eux, connaissent bien la chanson, avec les dizaines de suppressions d'emplois prévues dans le département et la charge de travail qui ne cesse d'augmenter.
Ces fermetures de petits bureaux font bien sûr partie d'un plan d'ensemble de l'entreprise La Poste, qui vise à ne conserver que ce qui est rentable, dans le but de privatiser. Plusieurs postiers présents à la réunion, qui travaillent dans des petits bureaux de poste, ont compris que ce n'est pas sur La Poste qu'il faut compter pour garder leur emploi, qu'il faudra se revoir et se préparer à se battre contre la fermeture des bureaux ruraux. Au vu de la réussite de cette première réunion, d'autres sont envisagées dans les communes où des fermetures sont prévues.