Tous ceux qui, comme les professeurs, ont la charge de s'occuper d'enfants étrangers arrivant en France, voient les conséquences directes de la politique de Sarkozy en matière d'immigration.

En Seine-Saint-Denis, les établissements scolaires ont accueilli, en 2004-2005, 1700 enfants étrangers fuyant leurs pays misérables ou en guerre. Ils étaient 2300 l'année précédente. Leur nombre ne diminue pas parce que la situation dans leur pays d'origine s'améliore, mais parce qu'un pays riche comme la France se ferme de plus en plus.

Sarkozy veut aller plus loin encore dans ce sens, avec une nouvelle loi, votée en 2003, sur les conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France. Actuellement, pour entrer en France, des enfants étrangers doivent bénéficier du statut de réfugié de leurs parents, ou les rejoindre dans le cadre d'un regroupement familial. Mais cette procédure est très longue et l'enfant entre le plus souvent en France avec un visa de tourisme valable trois mois. Ensuite il se retrouve sans papiers. Bien sûr, l'école accueille tous les jeunes sans papiers, mais ils ne sont pas comptabilisés pour bénéficier des allocations familiales, de logement ou de rentrée scolaire. Ces frais restent à la charge des familles.

De plus, selon l'article L 341-3 de la nouvelle loi Sarkozy, les parents dont les enfants seront sans papiers s'exposeront à la perte de leur droit au séjour. Pourtant, comme le scandaient des manifestants lors des rassemblements devant les immeubles incendiés, «Sarkozy l'a oublié, ses parents sont immigrés».