Depuis la mi-août, un lycéen en classe terminale à Épinay (Seine-Saint-Denis) est en centre de rétention à Roissy. Interpellé lors d'un contrôle, ce jeune de 19 ans, d'origine camerounaise et qui jouissait d'une autorisation provisoire de séjour valable jusqu'en juillet, pourrait être dans les jours qui viennent expulsé dans un pays où il n'a plus aucune famille.

Le 1er août, c'est un lycéen parisien d'origine marocaine qui avait été arrêté et placé en rétention à Vincennes (Val-de-Marne). Sous le coup d'une mesure d'expulsion et menotté, cet élève, préparant un bac professionnel et estimant que sa vie est désormais en France, a refusé d'embarquer dans l'avion qui devait le conduire au Maroc. Relâché le 21août par le juge des libertés, il reste sous le coup d'une convocation au tribunal le 20septembre prochain.

Depuis l'instauration d'objectifs chiffrés en matière de reconduites à la frontière (20000 expulsions programmées pour 2005), les policiers multiplient les contrôles et font du zèle contre les étrangers sans papiers. Avec la fermeture des établissements scolaires pour la période estivale, les jeunes qui bénéficiaient jusque-là de la protection de leurs camarades et de leurs professeurs sont particulièrement exposés. Lors d'une conférence de presse, les enseignants du réseau Éducation sans Frontières ont ainsi dénoncé la recrudescence des arrêtés de reconduite à la frontière pris à l'encontre d'élèves sans papiers cet été: «Pour les seuls mois de juillet et août, nous avons dû faire face à plusieurs dizaines de ces arrêtés, mais aussi de placements en centres de rétention.»

De son côté, la Cimade souligne qu'elle n'a «jamais rencontré autant de familles, d'enfants, de femmes enceintes ou de personnes malades dans les centres de rétention.»

Les travailleurs ne peuvent que s'associer à toutes les initiatives pour réclamer la libération de ces sans-papiers, ainsi que la régularisation de tous ceux qui le souhaitent.