Italie : Le combat réactionnaire du Vatican pour le crucifix dans les lieux publics17/08/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/08/une1933.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : Le combat réactionnaire du Vatican pour le crucifix dans les lieux publics

Benoît XVI est bien le digne héritier de Jean-PaulII: conservateur et réactionnaire. Au moment même où à Cologne, en Allemagne, se déroulent les Journées mondiales de la jeunesse, le nouveau pape, à défaut d'avoir des idées nouvelles pour mobiliser ses troupes, ressort de la naphtaline un vieil instrument de combat: le crucifix. Le pape ne veut pas que l'on touche aux crucifix dans les lieux publics en Italie!

Lors de la messe du 15août à Castelgandolfo, BenoîtXVI est revenu à la charge sur cette question. À en croire l'illuminé du Vatican, là où «Dieu» n'est pas, «l'homme» perd «sa dignité» et devient le jouet d'une «évolution aveugle». Il peut ainsi être «abusé». Par qui? Par des philosophies impies, bien sûr. Voilà pourquoi, il faut marquer la présence de «Dieu» partout dans les maisons, les écoles, les lieux et édifices publics, a-t-il déclaré en substance. Telle est donc la nouvelle croisade de cet apôtre de l'obscurantisme.

En 2003, le Vatican et toute la hiérarchie catholique de la péninsule avaient déjà fait du crucifix un cheval de bataille. À l'époque, sa présence dans les salles de classes italiennes avait été menacée à la suite d'une action en justice, menée d'ailleurs par un musulman, le président de l'Union des musulmans d'Italie, Adel Smith. Celui-ci avait obtenu un jugement imposant que le crucifix de la salle de classe de l'école d'Ofena, un petit village des Abruzzes, où ses enfants étaient scolarisés, soit enlevé au nom de l'égalité des religions.

Cette décision judiciaire avait suscité la fermeture de l'école pour un temps, et un véritable tollé de la hiérarchie catholique, appuyée par tout ce que la Péninsule compte de politiciens réactionnaires, mais aussi d'hommes politiques prétendument de gauche mais toujours prêts à baisser l'échine sous le vent dominant, en passant par le président de la République. Tout ce petit monde avait fait cause commune, en rangs serrés, derrière les suppôts de l'Église catholique pour défendre le «crucifix» car il serait... «symbole de l'identité du pays»! La décision qui avait ordonné le retrait du crucifix de l'école d'Ofena avait été prestement révoquée. C'est une loi de 1924, votée donc au temps du fascisme et jamais abrogée depuis, qui oblige encore aujourd'hui à accrocher le crucifix dans toutes les salles de classes et dans les tribunaux!

Et tant qu'il n'y aura face à lui que des politiciens prêts à se mettre à genoux, BenoîtXVI est à peu près assuré de gagner son combat pour le crucifix dans les écoles. On a les victoires qu'on peut!

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