Les militants de Lutte Ouvrière continuent leur périple dans plusieurs régions pour engager la discussion avec la population ouvrière. Et il y a matière à s'indigner, avec les nouvelles mesures que le gouvernement vient de décider, et en général les conditions actuelles de travail et de salaires de beaucoup de travailleurs.

Ce qui revient partout, en plus de la dureté des conditions de travail et des problèmes du chômage, ce sont les petits contrats à répétition et la précarité qui sont déjà le lot d'une bonne partie de ceux que nous rencontrons, jeunes et moins jeunes.

Face à cela, certains expriment leur refus de cette situation. On nous raconte des protestations et des grèves faites pour faire reculer le patron sur des conditions de travail ou des abus trop flagrants.

Mais si on constate que les patrons profitent du poids du chômage pour imposer des conditions de travail et souvent de salaire qui ne sont pas acceptables, nous discutons aussi que la situation actuelle n'est pas une fatalité et qu'il dépend des travailleurs de renverser le rapport de forces. Certains parlent de la nécessité d'un nouveau Juin 36, d'un nouveau Mai 68 pour cela. D'autres attendent que le gouvernement de droite cède la place à un gouvernement de gauche. Mais comment croire qu'un nouveau gouvernement de gauche, qu'il soit présidé par Fabius, Strauss-Kahn ou un autre, fera mieux que les précédents, qui tous ont agi contre les travailleurs, dans l'intérêt des patrons et des riches, et préparé le retour de la droite?

Alors, comment faire pour que la classe ouvrière retrouve confiance en sa force? Comment peut-elle à son tour imposer sa loi aux patrons, parvenir à se faire craindre d'eux? Comment faire en sorte que dans une société qui peut produire de tout en abondance, une grande partie de la population ne soit pas, comme aujourd'hui, laissée au bord du chemin? Quelles sont les perspectives pour le monde du travail face au patronat et au gouvernement?

C'est de tout cela que nous continuerons à discuter pendant ce mois d'août.