Alors que tous les salariés constatent qu'ils ont de plus en plus de mal à vivre, le gouvernement s'est vanté à plusieurs reprises d'avoir réévalué le smic de 5,5%. En fait, il s'agit de l'augmentation de 5,5% du taux horaire du smic, soit 0,42 centimes de l'heure, faite pour harmoniser les différents smic qui existaient jusque là. Les salariés ne toucheront donc en fonction de "leur" smic, que 1,70 à 3,34% d'augmentation. De toute façon, même après cette revalorisation, leur salaire n'atteindra pas les 1000 euros nets par mois, ce qui est déjà absolument insuffisant pour vivre.

Mais peut-on encore parler d'un salaire minimum alors que des centaines de milliers d'autres salariés vivent avec un salaire encore inférieur, en particulier tous ceux qui sont contraints de travailler à temps partiel ? La moitié d'entre eux - et surtout d'entre elles car la majorité des travailleurs à temps partiel sont des femmes - vit avec moins de 750 euros par mois, un autre quart vit avec moins de 480 euros par mois.

Mais c'est le pouvoir d'achat de tous les travailleurs qui s'est détérioré, même de ceux qui n'ont jamais été licenciés, car les salaires n'ont quasiment pas été augmentés depuis des années. Par contre tous les prix augmentent, tout comme les cotisations: elles atteignent aujourd'hui plus de 21% du salaire contre 15% il y a une douzaine d'années.

À l'autre bout, les actionnaires encaissent des revenus en croissance de 10 à 20% tous les ans. Il n'est pas difficile de deviner comment ils y parviennent.