Selon les chiffres officiels, le nombre de foyers inscrits sur des listes d'attente pour accéder à un logement social s'élèverait à 1,3 million, un chiffre record.

Et ces listes risquent encore de s'allonger, du fait que les moyens mis en oeuvre pour construire des logements sociaux sont loin de répondre aux besoins; d'autre part, parce les familles qui ont un logement HLM ne veulent plus le quitter, même dans des quartiers réputés à problèmes. Elles n'ont d'ailleurs guère d'autre choix, les prix pratiqués dans le privé et les conditions exigées par les propriétaires excluant ceux qui n'ont pas un bon salaire et de solides références. De plus, la hausse vertigineuse des prix de vente (près de 100% en six ans) ne permet plus à ces locataires d'envisager une accession à la propriété, fût-ce d'un modeste logement.

Résultat, le taux de rotation du parc social qui était de l'ordre de 12,5% en 1999 est tombé à 10%, et à beaucoup moins dans les régions où le marché est le plus tendu (autour de 5% dans la capitale, par exemple). Sur un total de 4,2 millions de logements, cela implique qu'il ne se libère que 400000 HLM chaque année au lieu de 500000 auparavant.

C'est dire qu'avec une construction sociale ne dépassant pas 50000 logements par an, les listes d'attente ne sont pas près de se résorber.