Alma Concept - Région de Sochaux - Un patron contraint de rabattre son caquet28/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1930.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alma Concept - Région de Sochaux - Un patron contraint de rabattre son caquet

L'usine de plasturgie, Alma Concept (proche de l'usine Peugeot, à Sochaux) fait partie d'un groupe industriel de six usines en France. C'est un sous-traitant de Faurecia, lui-même sous-traitant de PSA-Peugeot-Citroën. Dans cette usine, une trentaine de salariés travaillent en trois équipes, il y a une déléguée du personnel, mais pas de syndicat. Et c'est en voulant sanctionner un ouvrier que le patron d'Alma Concept a fait déborder le vase du mécontentement.

Cet ouvrier, qui travaille depuis 16 ans dans l'usine dans l'équipe de nuit, s'est retrouvé menacé d'une sanction disciplinaire pour un défaut qualité qu'il aurait commis. Le directeur l'a mis au pied du mur en lui faisant le chantage suivant: soit il acceptait d'être rétrogradé au plus bas de l'échelle avec une perte de 400 euros sur son salaire, soit il était licencié. Il avait un mois pour répondre, faute de quoi, il était censé avoir accepté la sanction ! Le patron, jusque-là, avait certes réussi à déclasser d'autres ouvriers, mais sans jamais toucher à la paie.

Lundi 18 juillet, jour où le directeur recevait le courrier du refus de la sanction, l'équipe de nuit s'est mise en grève. Le directeur, à force de hurler au téléphone pour exiger du chef qu'il ordonne la reprise du travail, a obtenu que ce dernier se déclare en grève lui aussi ! Et, très vite, le directeur a été contraint de prendre l'engagement que le cas de cet ouvrier sera reconsidéré.

Mais les grévistes ont exigé que le "grand patron" se rende à l'usine pour s'expliquer. Et le directeur du site a alors convoqué, par note de service, les trois équipes pour le 21 juillet à 13heures, en précisant qu'aucune absence, même pour congés, ne serait tolérée pour la venue du "grand patron" !

Devant les trois équipes réunies, le patron a déclaré qu'il n'était plus question de perte de salaire ni de rétrogradation, que les deux heures de grève seront payées mais, pour ne pas perdre complètement la face, il a quand même sanctionné l'ouvrier de trois jours de mise à pied.

Dans cette usine où il n'y avait pas eu de grève depuis dix ans, les travailleurs se sentent un peu plus forts aujourd'hui.

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