Cette année le montant de l'allocation de rentrée scolaire (ARS), versée par la CAF pour aider à la prise en charge des frais de la rentrée scolaire, a été fixé à 263,28 euros par enfant, en très légère augmentation, de 5,67 euros, soit 2,21%, par rapport à 2004. Cette somme est calculée après déduction de 0,5% au titre de la CRDS: pour le gouvernement tout est bon pour faire rentrer de l'argent ! Cinq millions d'enfants scolarisés âgés de 6 à 18 ans devraient en profiter et en 2004 près de 3 millions de familles en avaient bénéficié.

Pour elles, cette somme est bien sûr la bienvenue, même si elle ne permet absolument pas de couvrir les frais réels de la rentrée. L'association des familles de France avait calculé en 2003 qu'une rentrée scolaire "coûtait" presque le double de l'allocation et ça n'a sûrement pas changé depuis. En effet la rentrée scolaire représente un secteur très juteux pour les hyper et supermarchés qui, dès la fin de l'année scolaire, utilisent toutes leurs ficelles -et chaque maman sait combien ses enfants sont sollicités -pour vendre au maximum et faire de la rentrée scolaire une période de l'année très juteuse.

De plus s'il n'y a que trois millions de familles qui bénéficieront de l'allocation, c'est parce qu'elle est attribuée par la CAF selon un barème de revenus très restrictif. Une famille avec un enfant ne doit pas disposer de plus de 17 011 euros de revenus en 2004, soit 1417 euros par mois. Ainsi une famille de smicards avec un enfant est considérée comme trop "riche" pour y avoir droit ! Ce barème a été tellement critiqué que la CAF a dû mettre en place en 2002 une allocation appelée "différentielle" pour les familles dont les revenus dépassent légèrement ses plafonds, reconnaissant ainsi que l'objectif était de verser peu au minimum de familles. Objectif atteint, puisqu'en 2004 1,37 milliard d'euros ont été versés au titre de l'ARS, c'est-à-dire à peine plus que le prix d'un avion Rafale vendu par Dassault un milliard d'euros pièce... et dont il avait placé 88 appareils à l'armée de l'Air la même année.

Pour les plus pauvres, c'est l'allocation de rentrée scolaire notoirement insuffisante. Dans le même temps, c'est pour les patrons le Niagara des commandes et des subventions publiques, sans compter, sans barème ni plafond.