Trois pompiers volontaires de la Nièvre ont trouvé la mort dans la nuit de dimanche 17 à lundi 18 juillet. Leurs obsèques auront lieu ce jeudi 21 à Tannay. Une cérémonie à laquelle participera l'omniprésent ministre de l'Intérieur Sarkozy, qui entend ainsi leur rendre hommage, alors qu'il n'avait pas reconnu la dangerosité de leur métier en 2003.

Les trois hommes ont été tués par l'effondrement d'un mur d'un bâtiment agricole en flammes qui les a écrasés. Ils avaient 39, 47 et 54 ans.

Les personnes présentes se souviendront peut-être qu'en 2003, le même Sarkozy s'était penché sur la situation des sapeurs-pompiers. Il avait proposé des aménagements pour répondre à leurs attentes: les pompiers professionnels étaient même descendus dans la rue pour réclamer des améliorations et notamment la retraite à 50 ans, en estimant à juste titre que leur métier était dangereux et qu'au-delà de cinquante ans il pouvait être difficile d'exercer un métier aussi physique. Dire que cette activité est dangereuse est d'ailleurs une évidence, quand on voit les épreuves qu'ils doivent affronter et le lourd tribut qu'ils payent cet été, ici et dans les pays voisins.

Si Sarkozy avait alors accepté des aménagements pour ouvrir un peu plus le recrutement des pompiers volontaires (ils représentent 80% des effectifs de la protection civile) et des aménagements pour les retraites, il n'avait pas cédé sur la revendication de la retraite à 50 ans, la dangerosité n'avait pas été reconnue! Il en était alors d'autant moins question que le gouvernement auquel il appartenait venait d'augmenter le nombre d'annuités nécessaires dans le secteur public pour pouvoir partir en retraite.

Les changements mis en oeuvre alors par Sarkozy ont même eu pour conséquence d'élargir l'éventail de temps où l'on peut exercer les activités de pompiers volontaires: on débute désormais à 16 ans contre 18 auparavant et il est possible de poursuivre cette activité jusqu'à... 60 ans! L'un des pompiers morts dans la Nièvre en avait 54.