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- Lutte ouvrière n°1928
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Dans les entreprises
Peugeot-Citroën (PSA) Aulnay-sous-Bois (93) : La direction veut licencier le secrétaire CGT
Lundi 11 juillet, 250 ouvriers de l'usine ont accompagné Philippe Julien le secrétaire du syndicat CGT du site Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois, pour un entretien préalable à son licenciement. Il a appris qu'il lui était reproché, le 22 juin, à l'entrée de l'atelier de Peinture, des insultes et des coups lors de la grève des nettoyeurs d'ENCI.
En fait, ce sont des directeurs et un commando de 50membres de l'encadrement qui lui ont interdit physiquement l'entrée de l'atelier, entravant ainsi le droit des délégués de circuler.
L'entretien a duré vingt minutes. Les ouvriers sont restés regroupés, scandant leur refus de ce licenciement et par là, leur droit de se défendre; ils exigeaient des excuses de la direction pour ces méthodes. Ils ont aussi pu dire bien haut au directeur de l'usine qu'ils voyaient dans son bureau, derrière une baie vitrée, ce qu'ils en pensent. «Les insultes, les coups», ils savent bien que c'est du côté de la direction qu'il faut les chercher. Beaucoup ont vu, lors des récents mouvements, des directeurs avec leurs agents de maîtrise menacer les cortèges (parfois à une centaine groupés contre quelques dizaines de grévistes) et certains ont pu les voir agresser un militant syndical, jusqu'à le jeter à terre.
La direction PSA de l'usine veut faire taire la contestation des travailleurs du site, qu'ils soient PSA ou d'entreprises sous-traitantes. D'autant plus qu'à chacun de ces conflits, les travailleurs sont sortis vainqueurs, même si ce n'est que partiellement. Chaque fois, le syndicat CGT a été leur principal soutien. La direction espère mettre fin à cette situation en frappant à la tête du syndicat, menaçant son secrétaire de licenciement. Mais pour l'instant, les travailleurs ont réagi et des soutiens extérieurs se sont aussi manifestés.
Au changement d'équipe, sur le parking, ce même 11 juillet, Philippe Julien a fait un compte rendu de cet entretien devant plusieurs centaines de personnes. En plus des ouvriers de l'usine, plusieurs syndicats CGT de l'automobile et de la région (dont l'Union départementale CGT de la Seine-Saint-Denis) étaient représentés. Notre camarade Arlette Laguiller, Olivier Besancenot pour la LCR et un représentant du PCF étaient également présents. Tous étaient venus, appelés par le syndicat de l'usine, pour exprimer ensemble le refus des méthodes de PSA et le droit des travailleurs de se défendre.
Le 13 juillet, on a appris que la direction convoquait, dans la précipitation, un Comité d'entreprise extraordinaire pour le mardi 19 juillet, afin de demander le licenciement de Philippe Julien. Un licenciement qu'il faudra empêcher!