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Renault-Technocentre – Guyancourt (78) : Les élections de délégués reportées
Le Technocentre Renault comprend les sites de Guyancourt, dans les Yvelines, et Aubevoye, dans l'Eure. Il regroupe 9400 travailleurs de Renault, 2700 employés par des sociétés de prestation et plus de 400 intérimaires. Depuis 2001, la direction, qui faisait de la résistance pour compter ces travailleurs prestataires et intérimaires dans les effectifs donnant droit au calcul du nombre de représentants du personnel, a dû s'incliner, de mauvais gré, devant une décision de justice lui donnant tort.
Cette année, les élections des délégués devaient avoir lieu le 2juin. Or les syndicats CGT, SUD et FO n'ont pas signé l'accord pré-électoral permettant le déroulement de ces élections, motivant leur refus de signer par le fait que les chiffres fournis par la direction, sur les effectifs à prendre en compte pour la détermination du nombre de postes à pourvoir, ne sont pas fiables et que les organisations syndicales n'ont pas les moyens de les contrôler, en particulier en ce qui concerne les prestataires.
Et cette année, c'est la direction qui porte l'affaire en justice, affirmant avoir fait les choses en règle. Pourtant, le tribunal d'instance de Versailles vient de décider la nomination d'un médiateur chargé de trouver une solution au litige et de prévoir un calendrier électoral. Les élections sont donc reportées et, en attendant, il n'y a plus de délégués du personnel ni de délégués du comité d'établissement au Technocentre.
Après avoir dans un premier temps refusé de proroger les mandats des délégués, la direction a proposé aux syndicats un accord dans ce sens. Tous les syndicats sont tombés d'accord, sauf la CFDT. Comme la direction exigeait l'unanimité des syndicats, il n'y a pas eu de prolongation des mandats, et le personnel s'est donc retrouvé sans représentants légaux.
Cette situation anormale peut encore durer longtemps, en fonction des délais que demanderont le médiateur et la justice pour faire savoir leur décision. Les conséquences sur les activités dites sociales du comité d'établissement ne constituent pas un bien grand drame. Mais ce sont plus de 12000 travailleurs qui sont privés de délégués.
Pourtant, ce ne sont pas les problèmes qui manquent, entre les projets de filialisation que de nombreux travailleurs concernés refusent, ou l'externalisation comme l'a tenté Renault récemment, provoquant de multiples réactions, pour sa direction de l'informatique. D'ailleurs, avec la politique de «réduction des coûts» que Renault fait subir aux travailleurs sur tous les sites, qu'ils soient ou non de production, Ghosn et ses acolytes peuvent s'attendre à ce que le mécontentement, qu'on sent profond un peu partout, s'amplifie et se manifeste, délégués ou pas.