Selon le directeur de l'Association des directeurs des maisons de retraite interviewé, le manque de personnel persiste de façon criante dans les établissements pour personnes âgées et dans certains services à domicile. Il y aura, toujours selon ses déclarations, «dans certains établissements moins de personnel en 2005 qu'en 2003. La situation d'urgence à la veille de 2005 est identique à celle de 2004». Selon lui, il aurait fallu embaucher 250000 personnes dans les maisons de retraite et dans des services à domicile, soit doubler les effectifs actuels, pour faire face aux besoins.

Mais la canicule et les milliers de morts qu'elle a entraînés laissent les gouvernements indifférents. Ceux-ci continuent à diminuer les budgets alloués aux maisons de retraite, comme aux personnes âgées en général. En réponse à la canicule de 2003, le gouvernement Raffarin avait planifié 15000 emplois sur cinq ans, c'est-à-dire bien en dessous des besoins estimés nécessaires par des professionnels du secteur des maisons de retraite. Mais seules quelques centaines de personnes ont été recrutées et, parallèlement, 5500 emplois-jeunes ont été supprimés. Quant aux emplois sauce Borloo, ils tardent à être créés.

Dans le département d'Ille-et-Vilaine, l'État a bloqué l'ouverture de 1100 lits médicalisés en maisons de retraite, sous prétexte que l'assurance maladie n'a pas d'argent pour financer les soins et, selon le directeur de l'Association des maisons de retraite, «l'affaire d'Ille-et-Vilaine est représentative de ce qui se passe partout».

Les gouvernements s'obstinent dans leur choix. Non seulement il manque dans tout le pays des maisons de retraite, des structures pour personnes âgées et à des prix accessibles, mais les gouvernements successifs choisissent aussi d'abandonner la partie de la population vulnérable, les travailleurs âgés et malades, en n'embauchant pas immédiatement et à hauteur des besoins. Pourtant ce ne sont pas les bras qui manquent! Nombreux sont ceux qui cherchent de l'embauche et à se rendre utiles à la société!