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Leur société
Tours : La police contre les demandeurs d’asile
À Tours, les familles de demandeurs d'asile, hébergées pour certaines depuis près de trois mois dans les locaux de la faculté des Tanneurs avec l'aide d'un collectif de soutien, en ont été expulsées jeudi 23 juin à 3 heures du matin par plusieurs dizaines de CRS, renforcés par des policiers du commissariat. 10 adultes et 16 enfants ont été embarqués pour contrôle, de même que 13 membres du collectif.
Le président de l'Université -réputation de gauche oblige- a justifié dans un communiqué sa décision de faire appel aux forces de l'ordre en expliquant que le collectif organisait «l'arrivée incessante de nouvelles familles au fur et à mesure que certaines voyaient leur situation se débloquer». Il s'est demandé gravement «si une des motivations du collectif n'était pas plutôt d'entraver le fonctionnement de l'université». Faisant l'impasse sur le fait que les demandeurs d'asile ont tenté de trouver une autre solution en s'installant dans un hôtel désaffecté dont la police les a rapidement délogés à la mi-juin, il a fait tomber son verdict: le collectif ne libérerait pas de son propre chef les locaux occupés!
Le préfet, lui, n'a pas tant finassé: des familles venues de Tchétchénie, d'Azerbaïdjan ou du Bangladesh dans l'espoir de trouver enfin un asile sont de nouveau à la rue? Ce n'est pas son problème: «Elles iront où elles voudront.»
Une manifestation a été organisée le soir même dans les rues de Tours pour montrer que les demandeurs d'asile ne sont pas seuls face au mépris des pouvoirs publics.