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- Lutte ouvrière n°1926
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Bruneau Pégorier Catering (Aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle) : Grève pour des hausses de salaire
Jeudi 16 juin plusieurs dizaines de salariés de Bruneau Pégorier Catering (services plateaux repas pour les avions et filiale du goupe Servair) ont débrayé à l'appel d'une intersyndicale (CFDT, CFTC, UNSA, FO, CGT) pour réclamer une augmentation de salaire et un 14emois.
Après avoir enchaîné des débrayages de plusieurs heures très suivis jusqu'au samedi, les grévistes, face à l'intransigeance de la direction, décidèrent de se mettre en grève illimitée à partir du lundi 20 juin. La direction répliqua en embauchant des intérimaires, en transférant une partie de l'activité dans d'autres filiales de Servair. On vit même le patron descendre en personne laver les plateaux pour montrer l'exemple aux cadres et chefs d'équipe non grévistes. Mais dès le lendemain, les accidents de travail et les arrêts maladie se multipliaient chez ces petits chefs si prompts d'ordinaire à dénoncer l'absentéisme et les faux arrêts maladie, ce qui faisait bien rire les grévistes.
Ceux-ci, au départ 80 à 90% du personnel ouvrier en CDI de cette usine de 500 salariés, étaient même plus nombreux de jour en jour à réclamer des augmentations (le salaire de nombreux travailleurs est de moins de 1000 euros par mois) et un 14e mois comme chez Servair.
La direction, cynique, rétorquait que les filiales n'avaient pas été créées pour maintenir les mêmes conditions de salaire, sinon Bruneau Pégorier s'appellerait Servair3 (il y a déjà deux sites Servair à Roissy), et qu'accorder un 14e mois obligerait à fermer boutique. Pourtant, il n'y a même pas trois mois, elle clamait que son entreprise était la seule du groupe à faire des bénéfices (2,5millions d'euros en 2003 et 1,2 million en 2004) et qu'elle (en fait, plutôt les grévistes) fournit les meilleurs services. À signaler aussi que Servair SA est elle-même une filiale d'Air France-KLM, une des grandes compagnies aériennes mondiales, qui se vante d'augmenter ses profits année après année.
Après cinq jours de grève totale, et alors que la grève continuait à gagner des grévistes, la direction a trouvé le syndicat UNSA pour accepter une rallonge de 2% (au lieu de... 1,8% avant la grève) et un rappel d'augmentation sur les trois derniers mois. Et l'intersyndicale tout entière a pris prétexte de la signature de l'UNSA (donnée sans même consulter les grévistes) pour organiser la reprise du travail, le soir tard et le matin tôt, lorsque les grévistes étaient les moins nombreux au piquet de grève.
La direction a trouvé des «partenaires sociaux» pour saboter la grève et nous présenter des miettes comme un compromis acceptable. Mais ces cinq jours de grève ont montré que les travailleurs de Bruneau Pégorier Catering sont très mécontents de leurs salaires. Ce 14e mois nous est toujours dû et il faudra bien l'obtenir, quitte à se passer de certains délégués syndicaux.