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Dans les entreprises
Un licenciement à la CGT contesté par ses militants
Le 16 juin, à la Bourse du Travail de Paris, une conférence de presse était organisée par Pascal Moussy, seul salarié à plein temps de l'organisme confédéral de la CGT pour la formation des conseillers prud'homaux, Prudis, qui vient d'être licencié, et par le comité de soutien qui s'est créé pour le défendre.
Comme ils l'ont précisé, ce licenciement vient sanctionner l'exercice du droit de grève et de la liberté d'expression. Il n'y a jamais eu aucun fait précis à reprocher à Pascal Moussy, en dehors de celui indéfini de ne pas "mettre en oeuvre les décisions du dernier congrès confédéral". Ce comité de soutien, et les centaines de militants qui ont apporté leur soutien à Pascal Moussy, considèrent qu'il s'agit d'une sorte de reprise en main, teintée d'autoritarisme, par des nouveaux responsables désignés par la confédération. Pascal Moussy était salarié depuis 14 ans de cet organisme confédéral où il animait les stages nationaux de formation des conseillers prud'homaux CGT, sans avoir rencontré de problème dans son activité, ni de critique de la part des responsables et militants dans le cadre de ses formations. Associé au secteur "droit et liberté" de la confédération, il a, en plus de son activité, participé activement à la défense militante et juridique de nombreux militants, tout particulièrement dans le long conflit Mac Donald's, qui s'est terminé par une décision obligeant l'entreprise à réintégrer le militant CGT licencié.
Ce même 16 juin, la confédération organisait à Montreuil une journée pour fêter le combat contre les discriminations syndicales, dont Pascal Moussy avait été un des acteurs. Il s'y trouvait invité par une partie des initiateurs, et le comité de soutien avait décidé de s'adresser aux plus de six cents militants invités à cette occasion dans un tract intitulé: "Pour la liberté d'expression, contre les discriminations, à la CGT comme ailleurs: luttons". La confédération a protesté dans un tract de réponse en affirmant que: "Ce litige n'a rien à voir avec une discrimination politique ou même syndicale" et que "La décision a été prise sur mandat de la direction confédérale".
Le comité de soutien et Pascal Moussy ont expliqué que jusqu'ici ce conflit s'était traité en interne au niveau de la CGT. Mais devant le refus de toute rencontre des instances confédérales saisies à plusieurs reprises, et devant l'impossibilité d'ouvrir un dialogue, ils ont décidé de rendre public ce conflit. "Sans enthousiasme, mais avec détermination" les prud'hommes ont été saisis en vue de prononcer l'annulation de ce licenciement "pour fait de grève et entrave à la liberté d'expression". Le jugement pourrait être rendu courant juillet.
Le comité a confirmé qu'il maintenait sa pression vis-à-vis de la confédération, qui a pris l'initiative d'envoyer dans toutes les fédérations et les unions départementales, avant même le licenciement effectif, une note appelant à la discipline.