MBDA-Bourges : Dans la rue contre les licenciements24/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1925.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

MBDA-Bourges : Dans la rue contre les licenciements

Depuis quelques semaines, il courait des rumeurs sur des licenciements et des fermetures de sites chez MBDA, un fabricant de missiles qui emploie plus de 2000 personnes dans la région Centre, réparties sur les usines de Bourges, du Subdray et de Selles-Saint-Denis.

Lundi 13 juin, nous étions plus d'un millier à une réunion d'information syndicale où nous avons eu confirmation que la direction projetait plus de 400 licenciements dans la région, ce qui entraînera d'ici à 2007 la fermeture de l'usine du Subdray, à côté de Bourges, qui compte 525 travailleurs. Cela signifie aussi des menaces sur les 1 500 emplois chez les sous-traitants.

Lors de la fermeture d'une usine de la région parisienne, celle de Châtillon, certains d'entre nous avaient accepté d'être mutés à Bourges et, depuis, ils ont acheté ou fait construire leur maison dans la région.

L'annonce des licenciements a provoqué une forte mobilisation dans les rues de Bourges où nous nous sommes retrouvés à un millier, vendredi 17 juin. Une délégation syndicale a été reçue par le maire UMP de Bourges, Serge Lepeltier. "J'ai reçu le président de MBDA quand j'étais ministre et je lui avais indiqué qu'il était inacceptable de fermer le site de Bourges-Subdray et de supprimer 300 à 400 emplois", a-t-il déclaré. "Inacceptable" en paroles, mais pas au point de faire ou même de dire quoi que ce soit contre les gros actionnaires pour lesquels le PDG de MBDA France expliquait en début d'année son intention de faire passer les marges bénéficiaires de 7% en 2004 à 10% pour l'année en cours. Il n'y a donc pas d'illusion à se faire sur l'intervention de l'ex-ministre Lepeltier.

Or l'entreprise possède un bon carnet de commandes sur quatre ans, réalise des profits, et l'un des principaux actionnaires, le groupe EADS, a réalisé un milliard d'euros de profits en 2004 et en réalisera encore plus avec l'A380. Alors, nous ne tenons pas à fabriquer des missiles, mais nous tenons à être payés!

Ce n'est pas la vie des travailleurs qui doit être sacrifiée. Ce sont les profits et les dividendes de ces gros actionnaires qu'il faut rogner, pour protéger les emplois et les salaires.

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