La grogne monte chez les automobilistes qui doivent faire face à la flambée des prix du carburant. À la pompe, et quelle que soit l'enseigne, ils dépassent désormais un euro pour le litre de gazole et 1,20euro pour le litre de super sans plomb.

Quant aux commentateurs, ils ne sont pas en mal d'explications. D'après eux, cette situation résulterait de la croissance de la demande à l'échelle mondiale alors que les capacités de production stagnent. Cela entraînerait une flambée des cours du pétrole qui, le 20 juin, frôlaient 60dollars le baril, un niveau jamais atteint depuis 1983 et en augmentation de 40% depuis le début de l'année. Dans l'ensemble de l'Europe, et en France en particulier, cette augmentation des prix du pétrole serait amplifiée par la remontée du dollar par rapport à l'euro.

La réalité, c'est surtout qu'une poignée de trusts comme Total, Exxon, BP Amoco, Shell et Texaco verrouillent le marché mondial du pétrole. Et ils profitent de leur mainmise sur cette ressource énergétique de première importance pour imposer leurs conditions et surtout leurs prix à l'ensemble de la planète, indépendamment de leurs coûts de production. Ils peuvent ainsi s'octroyer de copieux surprofits.

Quant aux consommateurs, ils sont d'autant plus victimes de l'organisation de ce marché qu'à la hausse des prix décidée par les états-majors de ces géants pétroliers peuvent s'ajouter les manoeuvres des spéculateurs pariant sur la hausse des cours.

Les chantres du capitalisme peuvent vanter les vertus de l'économie capitaliste et de la libre concurrence comme régulateur des marchés, mais la réalité économique, c'est celle des monopoles qui, à l'image de ceux du pétrole, s'entendent pour limiter la production, freiner la concurrence qu'ils pourraient se faire et mettent la planète en coupe réglée.