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Leur société
Péages sur les routes ? En avant vers le Moyen Âge
L'État va transférer, au 1er janvier 2006, la gestion et l'entretien de 20000 kilomètres de routes nationales aux départements et ne conservera que 10000 km de routes à grande circulation, à quatre voies ou autoroutes urbaines.
Cela va représenter une charge financière supplémentaire pour les Conseils généraux dont un tiers, de gauche comme de droite, se sont dits ouvertement hostiles au transfert. Le gouvernement leur fait miroiter un supplément de ressources de 620 millions d'euros par an, calculé d'après les dépenses des trois dernières années.
Les départements trouvent évidemment la somme insuffisante. Le Conseil général du Nord a calculé que la seule remise en état des 400km de routes nationales qui vont lui être confiées coûtera 430 millions d'euros. Dans les Pyrénées-Orientales, le coût s'élèverait à 475 millions d'euros.
C'est bien parce que cela coûte cher que l'État se désengage; en 2001, un rapport accablant de la Cour des comptes avait d'ailleurs pointé le triste état du réseau routier national dont «l'entretien préventif avait été abandonné faute de moyens financiers».
Les départements n'ont plus qu'à trouver des expédients pour remplir leurs caisses, comme l'augmentation des impôts locaux ou bien l'implantation de péages. Rien n'est encore décidé mais un obligeant sénateur de droite a remis un rapport recommandant chaudement le péage «instrument, fondé sur le principe de l'utilisateur-payeur, et qui a fait la preuve de son efficacité». Aucun doute à ce sujet, tous les usagers d'autoroute ont senti passer l'efficacité de ce racket pour remplir les caisses des sociétés gestionnaires d'autoroutes!
Les sociétés en question vont d'ailleurs organiser un colloque, le 29 juin, avec les élus locaux et les responsables du ministère de l'Équipement, à des fins d'information sans doute! L'éventuelle installation de péages, ne serait-ce que sur les nouveaux ouvrages (routes, ponts, etc.) réalisés par les départements, ou sur les autoroutes urbaines laissées à la charge de l'État, a de quoi les allécher.
Les automobilistes, nouveaux manants du XXIe siècle, n'auront plus qu'à payer l'octroi!