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Leur société
Justice : Un ministre très “clément”
Le nouveau ministre de la Justice de Villepin, Pascal Clément, est un illustre inconnu pour le commun des mortels. Le monsieur gagne pourtant à être connu. Ancien avocat, député, il a appartenu à l'aile droite de l'UDF, au Parti Républicain, avant de devenir vice-président du non moins droitier parti de Madelin, Démocratie Libérale, avant que ce dernier ne se fonde dans l'UDF.
À l'Assemblée, Clément a été vice-président, puis président de la commission des Lois, poste auquel il se trouvait quand, en juin 2001, avec quelques compères, il a signé une proposition de résolution «tendant à la création d'une commission d'enquête sur les conséquences de l'infiltration de l'appareil d'État par des organisations extrémistes trotskistes». Rien que ça!
À l'époque, l'émoi affiché par toute une partie de la droite, dont son extrême, fort «infiltrée» dans les allées du pouvoir actuel, avait pris pour prétexte les «révélations» sur le passé, ô combien lointain, d'extrême gauche qui aurait été celui du Premier ministre Jospin.
Le plus drôle est que ce texte parlementaire fut également signé par un certain Laurent Dominati, un député de droite qui avait acquis une petite célébrité dans l'affaire des faux électeurs du 3e arrondissement de Paris. En 2000, Laurent Dominati, son frère, son père et quelques autres avaient été mis en examen pour «manoeuvres frauduleuses de nature à fausser la sincérité du scrutin», ayant apparemment, comme le clan Tiberi, avec Chirac derrière eux, bourré les listes d'électeurs pour tenter d'assurer à la droite la mainmise sur Paris.
Cela n'avait alors pas paru gêner Pascal Clément. Un poste de ministre, surtout de la Justice, cela peut tenir à peu de chose...