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- Lutte ouvrière n°1922
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Dans les entreprises
Fabio Lucci – Plan-de-Campagne et Aubagne (13) : En grève pour leurs salaires
En grève depuis le 30 avril, les 32 salariés des magasins Fabio Lucci de Plan-de-Campagne et d'Aubagne, près de Marseille, manifestaient le vendredi 27 mai devant le magasin Gémo pour faire connaître leurs revendications, dont une augmentation de salaire de 150 euros.
Le magasin de vêtements Fabio Lucci est une filiale du groupe Eram, qui possède de nombreuses marques et enseignes de chaussures et de vêtements. C'est aussi Fabio Lucci qui a repris les magasins Tati après la faillite de ce groupe. En avril dernier, les magasins Fabio Lucci annonçaient une augmentation de leur chiffre d'affaires de 19%. Chaque jour, les directions de Plan-de-Campagne et d'Aubagne annoncent des progressions des ventes, des bénéfices des différents secteurs du magasin: de l'argent, il y en a!
Mais il n'y a rien pour les travailleurs, des femmes en grande majorité, souvent seules avec leurs enfants. Les salaires sont très bas: 930 euros par mois pour des horaires de 35 heures par semaine! «Nous sommes des salariés pauvres», dit une employée. Beaucoup se voient contraintes de travailler le dimanche, vu la faiblesse des salaires. Il y a aussi les mauvaises conditions de travail: l'absence de climatisation, la manipulation de colis lourds pour charger les camions, le manque de matériel indispensable.
Il y a un mois, les salariés ont décidé de se mettre en grève dans tous les magasins du pays, pour exiger des augmentations de salaires de 150 euros pour tous, des tickets-restaurants, une prime de 500 euros, l'embauche en CDI des travailleurs en CDD et de meilleures conditions de travail.
Les 32 employés des magasins de Plan-de-Campagne et d'Aubagne continuent un mouvement qui a cessé dans les autres villes. Ils n'acceptent pas les fausses augmentations de la direction qui a promis 5% sur le salaire, sauf pour ceux qui ont moins d'un an d'ancienneté qui gagnent plus de 1 350 euros brut. De toute façon, le smic devant augmenter de 5% en juillet, la direction aurait bien été obligée de verser cette augmentation. Les grévistes ont manifesté devant les magasins Tati et Gémo qui appartiennent au même groupe, pour s'adresser aux employés et aux clients. Ils réclament l'ouverture de négociations.
La direction fait suivre les grévistes par un huissier et fait surveiller ses magasins la nuit par des agents de sécurité avec des chiens.
Lors de la manifestation devant Gémo du vendredi 27, des vigiles ont voulu empêcher les travailleuses de s'adresser au public et aux employés, ce qui s'est terminé par une échauffourée. L'huissier y a perdu ses notes. La direction fait la sourde oreille, escomptant peut-être un découragement des grévistes. Mais les salariés de Fabio Lucci, en grève, restent déterminés à obtenir leurs revendications.