Ex-usine ACT – Angers : Après la garde à vue de quatre travailleurs02/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1922.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ex-usine ACT – Angers : Après la garde à vue de quatre travailleurs

Il y a plus de deux ans, l'entreprise ACT à Angers était en liquidation. Sa fermeture entraîna le licenciement de plus de 600 salariés. Pour résister contre la fermeture de leur usine, les travailleurs l'occupèrent pendant plusieurs semaines, avant d'en être violemment expulsés par les CRS.

De nombreux travailleurs portèrent plainte contre Bull, leur ancien employeur qui, tout en sachant qu'il n'y aurait bientôt plus de travail, avait vendu l'usine à un groupe américain. Par cette manoeuvre, Bull faisait ainsi l'économie d'un plan social.

Alors que le procès en appel doit avoir lieu dans moins d'un mois, quatre travailleurs de l'ex-usine ACT ont été convoqués au commissariat et mis en garde à vue sous l'accusation d'avoir pénétré, il y a deux ans, dans les locaux d'une filiale de Bull.

Mercredi 25 mai, une manifestation de protestation regroupait près de 150 militants devant le commissariat où étaient retenus les quatre ex-ACT. Dans la soirée, ils étaient finalement relâchés.

Il n'en demeure pas moins que rien ne justifie cette garde à vue: pas d'éléments nouveaux, des faits qui apparaissent, deux ans plus tard, comme dérisoires par rapport aux préjudices subis par les salariés, la certitude de la justice et de la police que plusieurs des travailleurs concernés ne pouvaient être les auteurs des faits reprochés puisqu'à ce moment-là ils négociaient avec des représentants de la préfecture. De plus, la direction de Bull affirme que sa plainte avait déjà été classée.

Cependant personne ne peut croire que cette direction n'est pas intervenue pour obtenir que le harcèlement judiciaire contre les travailleurs qui ont porté plainte contre elle reprenne, à quelques semaines du procès en appel. D'ailleurs, l'ensemble des syndicats du groupe Bull a demandé que cesse cet acharnement.

Quant à la direction du groupe, après avoir hypocritement regretté les mises en garde à vue, elle a confirmé qu'elle maintenait ses autres plaintes. Mais si elle comptait se poser en victime en remettant sur le tapis les dégâts, somme toute mineurs, qu'elle a subis, elle s'est totalement trompée tant l'opinion publique locale a été choquée par son attitude. Choquée par l'attitude revancharde d'une direction qui, par le biais de la garde à vue, a d'ailleurs pris le risque de faire perdre à plusieurs travailleurs les emplois qu'ils avaient difficilement retrouvés après avoir été licenciés d'ACT.

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