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Leur société
Procès des lycéens : Solidarité !
Pendant le mouvement des lycéens contre la loi Fillon, celui-ci avait montré ce qu'il entendait par "dialogue", en envoyant ses CRS casser du manifestant, bien des manifestations, blocages de lycée ou occupations de bâtiments de l'Éducation nationale se terminant sous les matraques et les lacrymogènes des CRS. Ainsi à la suite de l'occupation d'une annexe désaffectée du ministère de l'Éducation nationale, le 30 mars, près de 160 lycéens avaient été arrêtés, placés en garde à vue avant d'être mis en examen pour neuf d'entre eux.
Maintenant Fillon fait donner sa justice. À Toulouse deux lycéens ont été condamnés à six mois de prison avec sursis, 200 heures de travaux d'intérêt général et 6000 euros d'amende. Le 25 mai, Samuel Morville, un des animateurs de la coordination lycéenne, a été jugé à Paris. Au total près d'une quarantaine de lycéens vont comparaître pour "outrages", "rébellion", "dégradations de biens" et "violences". Pourtant comme disait l'un de ces jeunes manifestants: "Nous n'avons frappé personne, nous n'avons pris personne en otage, nous cherchons uniquement à être entendus". Et ce n'est pas en envoyant ses CRS que le gouvernement a su les écouter.
Fillon parle des violences des lycéens, mais il suffisait de voir à la télévision les images de CRS expulsant ceux qui bloquaient les entrées des lycées, pour savoir que les violences policières n'étaient pas, elles, un vain mot. Mais quand les CRS -Compagnies Républicaines de Sécurité- chargent, c'est pour la sécurité des biens et des personnes, alors qu'un lycéen, et plus généralement tout manifestant, ne peut que dégrader et outrager.
Une manifestation a eu lieu le jour du procès de Samuel Morville. D'autres étaient prévues les 31 mai à 8h30 au tribunal de grande instance de Paris (métro Cité), le 1er juin à 8h30 au tribunal de Pontoise et le 16 juin de nouveau, à 8h30, au tribunal de Paris. Nous sommes évidemment solidaires de tous ceux que Fillon entend ainsi baillonner, car ils ont bien eu raison de lutter contre cette soi-disant réforme de l'Éducation nationale qui cachait mal la politique d'austérité du gouvernement dans ce domaine.
En tout cas ce n'est pas en matraquant les manifestants puis en les condamnant que le gouvernement les convaincra.