Dans cette usine de films plastiques, la direction avait licencié 20% du personnel en 2003 et, depuis, la menace permanente de fermeture lui avait permis d'imposer le blocage des salaires. Mais le ras-le-bol montait. La semaine dernière, à l'annonce de bons résultats, les équipes se mettaient d'accord sur les revendications et décidaient de débrayer pour les salaires et le maintien du jour de RTT supprimé au titre de la journée de prétendue solidarité.

Ce mouvement a été massivement suivi par 90% des cinq équipes de filmature. En deux jours, les débrayages en fin de poste ont complètement désorganisé la production, obligeant la direction à laisser des installations à l'arrêt. Les chefs qui se risquaient à venir dans les ateliers nous resservir le discours sur la survie du site sont repartis bredouilles.

Au troisième jour, la direction décidait de redonner le jour de RTT supprimé et lâchait 150 euros net en prime au mois de mai.

Ainsi, tout le monde a vu qu'en s'organisant entre équipes et ateliers il était possible de faire reculer le patron. Après trois ans de restrictions, ce mouvement a changé la donne. Les grévistes comptent bien remettre dès que possible la question des salaires sur le tapis.

Dans la foulée, les collègues de GSFM (sous-traitant) obtenaient aussi le maintien du RTT en se calquant sur Toray: un succès de plus!