La fin de la grève à la SNCM a été votée jeudi 28 avril par une très forte majorité de l'assemblée générale contre huit abstentions et huit votes pour continuer.

La veille, le préfet de région avait repris les propositions qui avaient été rejetées par les grévistes. Les responsables syndicaux ont expliqué que le préfet s'était cette fois engagé à des négociations sur le projet industriel. Ces négociations dureraient six semaines et prendraient en compte les propositions «alternatives» des syndicats. Au projet du gouvernement qui consiste à privatiser la SNCM, les syndicalistes opposent des propositions qui permettraient de trouver de l'argent à investir pour compenser le déficit que la direction a annoncé pour l'année 2004. Durant ces négociations, le plan de suppressions de 210 emplois sera suspendu, ceci jusqu'à ce que le projet industriel soit décidé. Enfin, le nouveau registre maritime, le RIF (Registre international français), ne s'appliquera pas à la SNCM.

La direction avait menacé de sanctions certains grévistes, ce qui avait un moment retardé la décision de reprendre le travail. Elle s'est finalement engagée à ce qu'il n'y ait aucun licenciement.

Les deux derniers jours de la grève seront payés, car il s'agissait de journées de négociations. La moitié des jours de grève ne sera pas payée et l'autre moitié sera comptée comme jours de congés ou de RTT.

Tout est donc suspendu dans l'attente des décisions définitives concernant le projet d'entreprise. Les grévistes en tout cas pensent que leur grève était nécessaire. Ils ont fait la démonstration vigoureuse qu'ils sont en mesure de se battre s'ils le jugent nécessaire. Ils ont un peu «rabattu le caquet» du gouvernement et de la direction. Ces derniers sont devenus beaucoup moins arrogants.