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Leur société
Lundi de la Pentecôte : Non au travail forcé!
Sans surprise le Conseil d'État a rejeté mardi 3 mai la requête que lui avait adressée la CFTC, qui demandait à cette juridiction de surseoir à la mise en place du travail du lundi 16 mai, jusqu'alors jour férié non travaillé et payé.
La CFTC argumentait que cela revenait à instituer une journée de travail forcée, puisque ce jour de travail supplémentaire obligatoire ne serait pas rémunéré mais récupéré par les employeurs et partiellement par l'État. En plus, relevait-elle, l'essentiel de l'effort était demandé aux salariés. La Confédération n'avait pourtant demandé qu'une suspension provisoire de cette mesure, laissant le soin au Conseil d'État de trancher plus tard sur le fond.
Mais le Conseil d'État, si pointilleux quand il s'agit de protéger parfois l'intérêt de propriétaires privés contre les intérêts de la collectivité, n'a pas été sensible aux droits de 23 millions de salariés. Il a jugé que la mesure gouvernementale ne relevait pas du travail forcé.
Puisque les travailleurs ne sont pas des esclaves, ils sont donc libres, libres en conséquence de dire... tout ce qu'ils pensent de ce vol qualifié en refusant de venir à l'usine ou au bureau travailler ce jour-là à l'oeil pour leur patron et le gouvernement. Des appels de différents syndicats et dans différentes corporations ont déjà été lancés, d'autres devraient se multiplier qui vont dans le même sens.
D'ailleurs le gouvernement a bien conscience que ce lundi de Pentecôte travaillé et non payé reste en travers de la gorge de millions de salariés à travers le pays.
Il n'a cessé de mentir sur le sujet. Depuis les victimes de la canicule de 2003, et malgré ses engagements réitérés, il n'a rien donné aux maisons de retraites qui accueillent les personnes âgées. Ce sont les directeurs de ces maisons qui l'ont dénoncé. Rien non plus dans les hôpitaux comme l'ont dénoncé également, et encore dernièrement, des milliers d'urgentistes pendant leurs grèves. Aucun poste, aucun moyen supplémentaire. Et ce gouvernement demande qu'on lui fasse confiance, alors qu'il annonce déjà, avant même la journée du 16 mai, qu'il ne redonnera pas aux personnes âgées tout ce qu'il va prendre aux salariés.
Le bon droit, la justice, la vraie solidarité entre les générations, est du côté de ceux qui entendent s'opposer au diktat de Chirac, Raffarin, Douste-Blazy et consorts.