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Leur société
Loi Fillon : La matraque et les tribunaux contre les lycéens
Malgré le vote de la loi Fillon au Parlement, le 2 mars, sans discussion, puisque le gouvernement avait utilisé une procédure dite d'urgence, les lycéens continuent de manifester leur opposition radicale à cette loi. Et ils ont raison, car cette soi-disant réforme est l'application dans le domaine de l'Éducation nationale d'une politique d'austérité et de régression: réductions de postes, renforcement des inégalités et de la sélection en limitant les formations générales, etc.
Le vote de la loi n'a pas arrêté les actions des lycéens qui, depuis un mois, font la démonstration, que ce n'est pas parce qu'une loi est votée, qu'elle est obligatoirement acceptée. Et Fillon, qui se présentait comme un homme de dialogue, montre ce qu'il faut entendre par là. Il envoie maintenant systématiquement ses CRS "casser" du manifestant et sa police jouer de la matraque, des gaz lacrymogènes et du panier à salade, à chaque action lycéenne.
On avait déjà vu à la télévision l'expulsion "musclée" de lycéens traînés sur le sol par des CRS. Mais le gouvernement vient de franchir une nouvelle étape dans la répression. Le mercredi 30 mars, l'occupation d'une annexe désaffectée du ministère de l'Education nationale, boulevard Pasteur à Paris, s'est terminée par l'arrestation et le placement en garde à vue de près de 160 lycéens. Parmi eux, neuf, dont une majorité de mineurs, ont été mis en examen pour "violences" et "dégradation de bien d'utilité publique", parmi lesquels un militant anarchiste, Samuel Morville, un des animateurs de la coordination lycéenne.
Samuel Morville sera jugé le 25 mai et un rassemblement est prévu ce jour-là, à partir de 9 h devant le palais de justice de Paris. Le 31 mai, un étudiant arrêté lors de la manifestation du 13 avril passera à son tour devant le tribunal.
Le gouvernement a donc décidé de réprimer plus durement les manifestations et fait maintenant donner sa justice. Notre solidarité est entière avec tous ceux à qui Fillon entend ainsi faire payer leur combat contre sa loi.
Chirac, au cours de son show télévisé sur le référendum avait dit aux jeunes réunis par TF1: "N'ayez pas peur". Quelques jours plus tard, son ministre de l'Éducation, avec son accord, nous montre plus précisément ce qu'est l'attitude du gouvernement. Du matraquage télé au matraquage tout court, il n'y a pas loin. Il ne reste à la nouvelle génération qu'à en tirer les leçons et ce ne sera que tant mieux.