Financement des retraites : Aux patrons de payer!15/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1915.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Financement des retraites : Aux patrons de payer!

Selon un rapport du Conseil d'orientation des retraites présenté mardi 12 avril, le régime des retraites des fonctionnaires devrait atteindre un déficit de 40,3 milliards d'euros en 2050. Il n'y a pas de caisse chargée de collecter les cotisations des fonctionnaires et de payer les retraites. Mais ce calcul est fait en comparant les montants respectifs des entrées et des sorties. La loi Fillon sur les retraites d'août 2003 qui a allongé la durée de cotisation des salariés du public de 37 ans et demi à 40 ans, puis à 42 ans pour 2020, ne serait qu'une "réformette" d'après un expert cité par le journal Le Parisien du lundi 11 avril, bien insuffisante pour combler ce trou. Et le même expert d'envisager de relever le taux des cotisations vieillesse des salariés du privé pour les porter à 13% du salaire.

À chaque fois qu'il s'agit d'imposer des sacrifices aux travailleurs, des "experts" prédisent des milliards d'euros de déficit, même s'il s'agit de pures spéculations car ils sont bien incapables de prévoir ce que sera la situation économique dans cinquante ans!

Aujourd'hui on compte 2,4 millions de fonctionnaires en activité pour 1,5 million de salariés du public à la retraite. En 2050 il n'y aura plus, d'après ce rapport, que 1,9 million de fonctionnaires en activité, donc qui cotiseront et il y aura 2,5 millions de retraités. Mais, si c'est vrai, à qui la faute? Le problème en effet n'est pas tant le grand nombre de salariés qui partiront à la retraite dans les années à venir, que la suppression de milliers d'emplois dans la fonction publique. Or si le gouvernement supprime ces emplois, c'est pour pouvoir continuer à financer les cadeaux de toute sorte faits aux patrons. Pour citer d'autres chiffres, les exonérations de cotisations patronales ont été multipliées par six entre 1993 et 2003, passant de trois à près de vingt milliards d'euros.

Il serait grand temps que les patrons paient leur part, afin que les travailleurs du public, comme ceux du privé, puissent bénéficier d'une retraite correcte au bout de 37 ans et demi de cotisation.

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